Après cinq revers consécutifs, l’équipe de France a enfin évité la défaite mais elle a touché le fond face à d’audacieux Japonais. Le jeu est affligeant, les joueurs transparents, le capitaine déprimé, le staff désorienté, bref le rugby Français est bien malade en cette fin d’automne. Les maux sont graves et les remèdes draconiens pour le remettre sur pied.

Cette fois-ci, il n’y a plus de doute, le XV de France ne fait bel et bien plus partie de l’élite du rugby mondial. C’est un constat qui a longtemps été dur à admettre tant on s’est caché derrière des mirages, refugié dans des pensées magiques. De la finale trompeuse du Mondial 2011 à la nomination du messie Novès, le rugby Français a trop rêvé d’un lendemain féérique qui effacerait d’un coup de baguette des déconvenues de plus en plus fréquentes.
Le réveil est brutal au lendemain de cette énième désillusion et le malade va devoir se soumettre à une longue convalescence pour pouvoir espérer rivaliser de nouveau avec Blacks, Wallabies, Boks, Anglais, Irlandais, Gallois, Ecossais, Japonais and co.

Voici les 3 remèdes drastiques que nous proposons pour lui venir en aide et pour en finir également une bonne fois pour toute avec cette vaste hypocrisie régnant à sa tête entre la Fédération et la Ligue Nationale de Rugby.

1-Réunissons les 45 meilleurs joueurs français dans un squad « France »

Ces joueurs seront amenés à disputer la Coupe d’Europe (composant 3 Provinces qui seront renforcées par une sélection de joueurs évoluant dans les meilleurs clubs français), le tournoi des VI Nations, les tests d’été et d’automne. Soit un maximum de 15 à 20 matches par saison, ce qui leur permettra de travailler collectivement tout au long d’une saison en alternant équitablement phases d’entrainement, de repos et de matches de haut niveau.
Mesure valable dès septembre prochain.

 2-Place au jeu et aux Français en Top 14

Tout d’abord pour jouer il faut que les joueurs soient frais : réduisons donc le nombre de matches joués en Top 14 en supprimant les phases finales qui rajoutent des matches à des matches.
Il faut ensuite que les joueurs soient plus relâchés et moins soumis à la pression du résultat : supprimons ainsi les places qualificatives en Coupe d’Europe (puisque elle sera disputée par les Provinces) et limitons les descentes en Pro D2 à une seule équipe.
Enfin favorisons le développement des talents français en mettant en place un nombre de joueurs étrangers maximum par équipe (3 par feuille de match), avec l’obligation d’aligner des joueurs nationaux aux postes où on a le plus de carence : numéro 8, numéro 10, numéro 15.
Mesure valable dès septembre prochain pour la suppression des phases finales et des places qualificatives en Coupe d’Europe.
Et dès septembre 2019 pour les restrictions sur le nombre de joueurs étrangers (en raison des contrats en cours).

 3-Faisons l’impasse sur la Coupe du Monde 2019 pour bâtir le projet « France 2023 »

De toute façon tout résultat positif en 2019 serait un nouveau cache-misère sur l’état réel de notre rugby.
Initions dès la fin de la saison le squad des 45 joueurs qui seront amenés à construire l’ossature du XV de France pour 2023, et laissons-les s’aguerrir au Japon en 2019.
Ce squad sera bâti autour des quelques pépites que nous avons : Dupont, Penaud, Jalibert, Macalou, Rebbadj, Chat, des jeunes de 18 à 25 ans qui seront notre force vice pour 2023.
Ce jeune XV de France recevra quelques raclées monumentales c’est fort possible à l’image du XV de la Rose de Clive Woodward fessé 76-0 en Australie en 1998 avec de nombreux jeunes découvrant le rugby international comme un certain Jonny Wilkinson.
Mais au moins le rugby français se donnera enfin un véritable levier pour espérer des lendemains qui chantent, et non plus se contenter de vaines prières à l’adresse de Sainte Ovalie.