Patrice Evra a certainement mis fin à sa carrière au plus haut niveau en assénant jeudi soir un coup de pied dans le visage d’un supporter marseillais véhément. « Tonton Pat » est clairement fautif, mais est-il le seul responsable ?

Loin de moi, je vous rassure, l’envie de prendre la défense de Patrice Evra. Son geste de jeudi soir est brutal, sans équivoque possible. Il marque le point final d’une carrière qui avait déjà connu de spectaculaires sorties de piste : les conférences de presse surréalistes de Knysna, les jugements récurrents à l’emporte-pièce (par exemple sur les joueurs d’Arsenal comparés à « 11 enfants » affrontant les « 11 hommes » de MU dont Evra bien entendu…), les vidéos aussi médiocres que suffisantes postées sur les réseaux sociaux, etc.
Mais on peut également se demander comment le statut d’un bon joueur (comme en attestent ses nombreux trophées gagnés en club) loin d’être un crack non plus, a pu sortir autant du cadre sportif pour finir quasiment dans la rubrique des faits divers.

Incontestablement on ne peut pas passer sous silence l’attitude de ces quelques pseudo supporters qui parviennent même à accéder à la pelouse pour balancer les injures les plus crasses à leurs cibles et qui ont oublié qu’insulter, menacer sont des atteintes à la personne passives de poursuites judiciaires. Mais ce ne sont pas les seuls fautifs !
Sur un ton plus léger, on s’est amusé à dresser la liste des autres co-responsables de cet Evragate.

La faute aussi à … Raymond Domenech, qui a osé faire d’Evra le capitaine des Bleus pour le Mondial 2010. Ce cher Raymond avait dû être bien mal conseillé par les astres pour prendre une telle décision tant c’est ce brassard qui a permis à Evra d’accéder à une notoriété qui aura fini par lui brûler les ailes.

La faute aussi à … la taupe de Knysna, qui, si elle s’était tue, n’aurait pas donné naissance au plus grand fiasco de l’histoire des Bleus en Coupe du Monde, dont Evra fut le protagoniste le plus grotesque.

patrice evra om guimaraes marseille

La faute aussi à… Didier Deschamps, qui redonna une place à Evra dans le onze de départ de l’EDF alors que ses performances sur le terrain ne le justifiaient plus. Qui se rappelle d’ailleurs du dernier bon match qu’il a réalisé sous le maillot bleu ?

La faute aussi à… Paul Pogba, qui partagea la vedette des premières vidéos postées sur Instagram ainsi que sur le site de la FFF. Ce qui a donné ensuite l’idée à son célèbre acolyte de se lancer dans des vidéos en solo qui ont fini par navrer followers et tweetos.

La faute aussi enfin aux… dirigeants marseillais, qui ont fait d’Evra un des emblèmes de leur Champions’ Project. Mon Dieu quelle mouche les avait donc piqués pour associer le caractériel et déclinant Pat au volcanique public phocéen. Entre les deux, les étincelles allaient forcément arriver, jeudi à Guimaraes ce fut l’embrasement jusqu’à l’excès !

Finalement pas grand monde n’a rendu service à Patrice Evra, notamment sur la dernière partie de sa carrière, en lui octroyant un rôle beaucoup trop large pour ses frêles épaules. La chute peut être vertigineuse, à lui de trouver un nouveau terrain de jeu pour rebondir, et s’il te plait Pat, privilégie la discrétion !