A l’issue d’une prestation pathétique, l’Equipe de France a réussi malgré tout comptablement son entrée en lice dans cette 21ème édition de la Coupe du Monde. Jamais dangereux, les Bleus s’en sont remis à un penalty accordé avec l’arbitrage vidéo et un but victorieux validé par la goal line technology. La bonne étoile qui a accompagné Didier Deschamps tout au long de sa carrière ne l’a pas abandonné hier.

Consternants. Les joueurs de l’Equipe de France ont livré une véritable bouillie indigeste pour leur entrée en compétition face à de valeureux mais limités australiens.
10 bonnes premières minutes et ensuite un rythme monocorde, un milieu de terrain sans courses ni imagination, une attaque tombant dans l’individualisme. Bref un match inaugural raté dans ses grandes largeurs, et miraculeusement sauvé par la réussite insolente qui poursuit Didier Deschamps.
Deux buts validés grâce à la technologie, mais aussi nés de faits de jeu chanceux. Sur l’action entraînant le penalty accordé à Antoine Griezmann, le défenseur aussie commet la faute alors que l’attaquant français semble avoir perdu le contrôle du ballon. Alors que sur le second but validé par la goal line technology, c’est la déviation australienne qui permet au lob de Paul Pogba de retomber opportunément derrière la ligne de but à l’aide d’une barre transversale rentrante.

Didier Deschamps Equipe de France Australie

Le fabuleux destin de notre sélectionneur national a encore frappé : des tirages au sort favorables (Mondial 2014, Euro 2016, Mondial 2018), des buteurs ou des buts venus d’ailleurs pour sauver des situations périlleuses (doublé de Sakho contre l’Ukraine en barrages du Mondial 2014, frappe somptueuse de Payet contre la Roumanie en ouverture de l’Euro 2016). DD détient un véritable totem d’immunité que doivent bien jalouser ses prédécesseurs à l’image de Michel Hidalgo qui aurait rêvé un soir de Séville 1982 de la VAR pour punir l’agression de Schumacher sur Battiston ou d’une barre transversale rentrante sur la frappe d’Amoros à la fin du temps réglementaire, ou de Raymond Domenech lui aussi victime d’une barre à peine sortante sur le tir au but de Trezeguet face à Buffon en finale du Mondial 2006.

Les bonnes entrées de Matuidi et de Giroud, le naufrage d’Umtiti

D’un match nul qui aurait été loin d’être immérité pour les « Socceroos », la rencontre s’est donc achevée sur une victoire française qui ne nous aura guère rassurés.

Certaines individualités sont passées complètement à côté de leur match, à l’image de Umtiti sanctionné d’un penalty pour une main ridicule, de Tolisso qui a joué ce match au rythme d’un sénateur loin de l’énergie démontrée par Matuidi dès son entrée en jeu, et du trio d’attaque sans jus, sans idées ni d’envie de jouer les uns pour les autres. Au moins Giroud, s’il est fruste techniquement, affiche un sens du collectif et du sacrifice qui sied aux grands destins dans ces tournois internationaux (remember l’abnégation de Guvarc’h en 1998).

Bref s’il veut que ses Bleus aillent loin dans ce Mondial russe, Didier Deschamps ne pourra s’en remettre uniquement à la chance, et devra apporter des réponses tactiques et techniques à une équipe qui en a cruellement manquées hier.  Le meilleur ne peut être qu’à venir.