Très souvent considérée à la traîne sportivement, la Ligue 1 a fait le buzz tout au long de la semaine, volant la vedette à ses homologues anglaise, espagnole ou italienne. Retour en trois actes sur une semaine détonante, avec en têtes d’affiche un arbitre déconcertant, une star brésilienne en quête de reconnaissance et un capitaine bordelais liant son sort à celui de son entraîneur.

Tout a commencé dimanche soir dans les arrêts de jeu du match de clôture de la 20ème journée Nantes-PSG. Les Parisiens s’acheminaient vers un succès laborieux lorsque l’arbitre de la rencontre, Tony Chapron, involontairement bousculé par le défenseur nantais Diego Carlos, se fit justice en taclant le joueur nantais et en l’expulsant dans la foulée. Geste et décision incroyables qui ont provoqué l’ire des joueurs locaux et enflammé les réseaux sociaux en dehors même de nos frontières.

Après avoir nié l’évidence Chapron s’est finalement excusé, la FFF l’a suspendu jusqu’à nouvel ordre et la Ligue a finalement annulé le carton rouge de Diego Carlos. Des décisions intelligentes rapidement annoncées et un arbitre qui est finalement rentré dans un rang qu’il avait spectaculairement décidé de quitter !

L’orgueil de Neymar

Mercredi soir, c’est au Parc des Princes que la Ligue 1 a refait parler d’elle. Le PSG a étrillé Dijon (8-0) au terme d’une partie sur laquelle a régné le roi Neymar. Auteur de 4 buts et de 2 passes décisives, le brésilien a été époustouflant, rendant par là même hommage à un de ses illustres compatriotes, Ronaldinho, qui avait lui aussi illuminé le Parc en son temps et qui vient d’officialiser son retrait des terrains. Malgré son immense performance, Neymar a récolté des sifflets nourris des tribunes parisiennes ! Pourquoi ? Tout simplement parce que le Parc souhaitait que le brésilien laisse tirer le pénalty de la 83ème minute à un de ses autres chouchous, Cavani, afin que l’attaquant uruguayen devienne le meilleur buteur de l’histoire du club. Le numéro 10 parisien en décida autrement, transforma son tir au but synonyme de quadruplé. La morale aurait aimé que Cavani, alors que le match était plié, en profite pour battre le record de Ibrahimovic. Mais l’attitude de Neymar démontre tout l’orgueil de l’ex du Barça qui est venu à Paris pour sortir de l’ombre de Messi et marquer le football de son empreinte. Dans cette quête de reconnaissance inscrire 4 buts dans un match n’est pour lui pas anecdotique, tout simplement.

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Le Parc a râlé, Cavani a dû pester intérieurement et Neymar ne s’est pas fait que des copains dans le vestiaire parisien, mais cela fait des années que Santiago Bernabeu assiste aux mêmes numéros égocentriques de Cristiano Ronaldo et l’armoire des trophées du Real n’a pas trop à s’en plaindre.
On pardonne facilement aux stars qui font gagner, reste à Neymar à emmener le PSG dans cette dimension et la morale aura été oubliée.

Le cran de Toulalan

Enfin jeudi c’est depuis la paisible Bordeaux, que s’est joué le 3ème acte de cette semaine fertile en actualité. Le renvoi de Jocelyn Gourvennec venait d’être décidé par des dirigeants bordelais qui ont beaucoup tergiversé et qui subissaient de plus en plus la pression de supporters devenus virulents et nostalgiques des années où leurs Girondins jouaient les premiers rôles. Le départ du technicien breton était attendu, mais pas celui demandé dans la foulée par son capitaine Jérémy Toulalan. L’ex-international a choisi de mettre fin à son contrat par soutien à son entraîneur qui avait été à l’origine de son arrivée l’été 2016 en provenance de Monaco. Du jamais vu en Ligue 1 et même dans l’élite européenne ! Les supporters bordelais ont vu en ce départ surprise l’attitude lâche d’un capitaine abandonnant un navire qui prend l’eau, d’autres commentaires ont été plus élogieux mettant en avant la loyauté exprimée par un capitaine à son entraîneur.

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Ce n’est pas la première fois que Toulalan dénote dans le milieu aseptisé du football par ses prises de position affirmées. Ainsi figurant parmi les leaders de la honteuse grève des Bleus à Knysna lors du Mondial 2010 en Afrique du Sud, il fut un des seuls à assumer publiquement son rôle et à exprimer ensuite ses regrets. Et il n’a jamais voulu ensuite reporter les couleurs de l’équipe de France malgré l’insistance de Didier Deschamps.
Les Ultras bordelais peuvent assimiler Toulalan à un traître, on retiendra une fierté française d’avoir dans ses rangs des joueurs qui mettent de côté contrat et statut pour privilégier parole et convictions. De quoi rendre bien jaloux, pour une fois, nos voisins européens !