Réaliste plutôt que brillant, le Stade Toulousain a décroché sa cinquième étoile européenne samedi en venant à bout de La Rochelle (22-17) à Twickenham. L’expérience des Stadistes a prévalu face à de méritants Rochelais.

Le réalisme Toulousain

A l’instar de ses prestations en quart puis en demi-finale, c’est en enfilant le bleu de chauffe que Toulouse est parvenu à faire la différence sur de valeureux Rochelais. Comme face à Clermont et à Bordeaux, les Toulousains ont laissé passer l’orage, se réfugiant dans une rugueuse défense au près où les sécateurs Cros et Elstadt ont plaqué à tours de bras, avant à l’heure de jeu de piquer leurs adversaires avec Mallia (l’abeille !) à la conclusion d’un mouvement né d’une superbe passe sautée de Ntamack.
Alors que les puristes auraient aimé voir davantage d’envolées « à la Toulousaine », c’est principalement l’expérience des joueurs d’Ugo Mola qui a prévalu dans cette finale 100% tricolore.

L’apprentissage des échecs passés

Retenant la leçon de ses deux échecs consécutifs en demi-finale européenne (vaincu par le Leinster en 2019 et par Exeter en 2020), le Stade Toulousain a préparé cette finale avec minutie.
Comme le font les Irlandais, il a ainsi laissé ses cadres au repos en championnat ces derniers week-end (faisant le bonheur des Bayonnais et le malheur des Palois) pour que les Kaino, Dupont et consorts soient fin prêts le jour J. Et lors de la finale, répliquant le froid réalisme celte ou anglais, le Stade a marqué sur la plupart de ses temps forts, symbolisé par le 100% face aux perches de Romain Ntamack.

Toulouse n’a pas régalé ce samedi, ses étoiles Kolbe, Lebel et Akhi ont laissé la vedette aux soldats Cros, Baille et Mauvaka mais Toulouse a gagné, devenant le premier club à décrocher une cinquième étoile européenne. Chapeau !

Les regrets Rochelais

Côté Rochelais, forcément la déception l’emporte après cette finale perdue d’un rien. Les coéquipiers de Grégory Alldritt n’ont pas raté leur rencontre, loin de là, ils ont juste manqué de concrétisation et de sang-froid à des moments cruciaux du match.

Le carton rouge reçu par le centre Levani Botia a pesé lourd dans la balance des Rochelais.
Le carton rouge reçu par le centre Levani Botia a pesé lourd dans la balance des Rochelais.  © Xavier Leoty

Ultra dominateurs durant la première demi-heure dans le sillage d’une mêlée conquérante, les Maritimes ont trop peu scoré, se contentant de deux pénalités de Ihaia West. Pire, au lieu de faire fructifier leur ascendant, ils ont été réduits à 14 pour le restant du match suite à l’expulsion logique de Botia pour un plaquage dangereux sur Médard.
Une expulsion qui coûte très cher, tout comme les 8 points laissés au pied par West, qui a trop souvent trouvé les poteaux sur sa route samedi à Twickenham. Quel dommage tant les dix dernières minutes ont démontré la force de caractère d’un groupe jamais abattu et parfaitement cornaqué par le demi de mêlée Kerr-Barlow.

La Rochelle a payé pour apprendre, mais gageons que les Rochelais sortiront grandis de cette finale et seront un candidat très sérieux dans le Top 14 s’ils évacuent vite cette déception continentale.

Une course au Brennus à laquelle les Toulousains se mêleront avec gourmandise pour viser un doublé qu’ils n’ont plus réalisé depuis 25 ans.

Credits Stade Toulousain champion d’Europe © Adrian Dennis-AFP