Trois mois après son échec lors de l’Euro, l’Equipe de France s’est superbement reprise en remportant la Ligue des nations aux dépens de L’Espagne en finale (2-1). Les Bleus, pragmatiques comme à leurs plus belles heures, sont de retour dans le sillage d’un étincelant Karim Benzema.

Le retour du pragmatisme

Non les Bleus ne sont pas redevenus hier les Brésiliens d’Europe comme ils le furent dans les années 80. A défaut d’être brillants dans le jeu, les hommes de Didier Deschamps ont renoué avec la magie de leur pragmatisme (bel oxymore !) qui leur avait tant souri lors de leur triomphe mondial de 2018 et qui leur a permis hier de soulever le trophée de la Ligue des nations.
Ballotés et privés de ballon pendant une heure par des Espagnols à nouveau inspirés, les Français sont parvenus, comme face à la Belgique, à renverser une situation bien mal embarquée suite à l’ouverture du score hispanique d’Oyarzabal (64è).

Comme en demi-finale, davantage que dans leur maîtrise tactique ou technique, ce sont avant tout dans leurs ressources mentales et dans leur talent offensif que les coéquipiers d’Hugo Lloris sont allés puiser pour revenir dans le match grâce à un nouveau but somptueux de Karim Benzema (66è) et pour passer devant suite à une réalisation de Kylian Mbappé (80è) après un passement de jambes tonitruant tel un hommage au grand Ronaldo qui œuvrait jadis sur la pelouse de San Siro.

Ces fameuses vertus que les Bleus n’avaient montrées que par bribes ces derniers mois et qui semblent être le trait d’union de l’Equipe de France sous le mandat de Didier Deschamps. Les puristes regretteront un fonds de jeu toujours aussi pauvre quelque soit le schéma tactique proposé à 4 ou à 3 défenseurs mais il faut s’y résoudre ainsi s’affichera l’EDF tant qu’elle sera dirigée par l’ancien entraîneur de l’OM et ce malgré la présence de talents aussi singuliers que Pogba, Mbappé ou le revenant Benzema auteur d’un un retour renversant en Bleu. That’s life !

Benzema, déjà un taulier

Ca y est Karim Benzema a enfin remporté un trophée sous le maillot tricolore ! A 33 ans, le Madrilène a non seulement ouvert son compteur en Bleu mais il a été un des artisans majeurs du succès des tricolores dans cette Ligue des nations.
Déjà auteur du premier but de la remontada contre la Belgique en demi-finale, l’ancien Lyonnais a récidivé hier en répliquant immédiatement à l’ouverture du score espagnole d’une magnifique frappe enroulée qui est allée nettoyer la lucarne de Simon. En sonnant la révolte tricolore, Benzema a également coupé l’élan des Espagnols comme l’a déclaré le sélectionneur de la Roja Luis Enrique : «Ce qui est dommage dans ce match, c’est le but de Benzema parce qu’on l’a encaissé quasiment dans la minute suivante. Et Benzema a inventé un but spectaculaire».

Après 5 années passées loin de l’Equipe de France et 5 mois à peine après son retour, Karim Benzema a réussi à se montrer indispensable. Sa complicité technique avec Kylian Mbappé est un délice pour les yeux, ses mouvements entre les lignes font dézoner les arrière-gardes adverses, et surtout point de trace de ce renoncement qui ulcérait ses détracteurs et finissait par exaspérer ses plus grands fans. Au contraire, le nouveau Benzema en Bleu se veut rassembleur, altruiste tel le petit ballon glissé à Theo Hernandez qui finit sur la barre de Simon et décisif comme l’ont été ses deux buts face aux Belges et aux Espagnols.
Présent dans la liste des 30 nominés au Ballon d’Or, l’attaquant du Real Madrid peut rêver du Graal cette année tant jamais il n’a paru si fort et si constant.