Noël Le Graët a officialisé hier la prolongation du contrat de Didier Deschamps pour 2 années supplémentaires, jusqu’à l’Euro 2020. Une décision qui prête à discussion.

Le président de la FFF est un dirigeant éminemment pragmatique ce n’est pas un scoop. Quand il déclare « avec Didier Deschamps, l’équipe de France est redevenue une nation qui compte » c’est en effet un argument peu contestable au vu du bilan chiffré de l’actuel sélectionneur, probant du point de vue des résultats et des statistiques : 1 place dans le top 8 mondial en 2014, 1 place de finaliste européen en 2016 et au total 43 victoires en 69 matchs dirigés (62% de succès).
De plus, on ne peut pas dire que les prétendants soient légions pour jeter le trouble dans l’esprit des décideurs de la FFF. Le plus légitime serait bien entendu Zinedine Zidane mais son contrat au Real Madrid court jusqu’en 2020. Parmi les autres alternatives, Claude Puel vient de rejoindre le banc de Leicester et Arsène Wenger conserve encore la confiance des propriétaires d’Arsenal. Ce qui démontre également que le football français a un problème de renouvellement de ses entraineurs de haut niveau, car en dehors de Jocelyn Gourvennec, peu de quadra pointent leurs bouts du nez.

Noël Le Graët a officialisé la prolongation du contrat de Didier Deschamps jusqu'à l'Euro 2020. Une décision qui prête à discussion.

Noël Le Graët, aussi réfléchi qu’il l’est, ne peut cependant pas contester que les Bleus n’ont affiché aucune progression manifeste dans le jeu depuis l’Euro, avec une qualification tirée par les cheveux pour le Mondial Russe et des dernières prestations décevantes notamment dans l’animation offensive.
Les choix du sélectionneur pendant cette phase qualificative posent également question : Deschamps a eu besoin de 18 mois pour trouver une place à N’Golo Kanté dans l’entrejeu, il a manqué d’audace en Suède en privilégiant le duo d’anciens Sissoko-Payet à la nouvelle vague Mbappé-Dembélé, et a même osé rappeler Evra durant les éliminatoires.
Eternels rêveurs que nous sommes, on aimerait retrouver un fonds de jeu à la Hidalgo avec un football tourné vers l’offensive, trois milieux offensifs (les ex numéros 10) qui se partageraient la mène du jeu. Alors que l’on sait d’avance qu’avec Deschamps cela finit toujours en 4-3-2-1 avec 3 milieux pour verrouiller l’entrejeu.

Le président de la FFF a donc, à l’image de son sélectionneur, joué la carte de sécurité en repoussant d’au moins deux ans tout débat à ouvrir sur la succession à la tête de l’équipe nationale. On aurait juste souhaité que le Mondial Russe entre en compte pour objectiver à la fois sur les résultats et sur le contenu l’éventuelle prolongation de Didier Deschamps.
Décidément le vrai rêveur est celui qui rêve de l’impossible.