A 37 ans, après 18 saisons passées en NBA, le petit prince du basket français tire sa révérence. L’ex-meneur des Bleus et des San Antonio Spurs aura marqué par son talent, son ambition et ses titres deux décennies de ballon orange.
Tony Parker a donc achevé sa carrière de joueur professionnel à Charlotte, au sein de la franchise dirigée par son idole de jeunesse, Michael Jordan. Le symbole était tout trouvé pour boucler la boucle d’une riche carrière de 18 saisons outre-Atlantique.
Aplomb et détermination
Quand il débarque en NBA en 2001, drafté en 28ème position (!) par les Spurs de San Antonio, nul ne pouvait imaginer que ce petit bonhomme de 1 mètre 88 et de 80 kg au royaume des géants de plus de 2 mètres et de 100 kg serait sacré 4 fois champion NBA, 1 fois MVP (meilleur joueur) des finales et 6 fois All-Star.
Mais ce destin, Tony Parker se l’est forgé lui-même, avec un aplomb, une détermination et une ambition alors peu présents chez les sportifs français. Si certains ont trouvé que Kylian Mbappé avait pris la grosse tête dernièrement en réclamant plus de responsabilités au sein du PSG, alors qu’auraient-ils pensé du jeune Parker qui décida à 19 ans d’aller défier les stars américaines chez elles dans la ligue étoilée de la NBA ?
TP, travailleur forcené, a cloué le bec à tous, se jouant de tous les double-mètres par son explosivité dans la raquette où son premier pas a fait tant de dégâts, et en apprenant le métier de gestionnaire auprès du coach Gregg Popovich, qui décida de lui confier les rênes du jeu des Spurs dès le 5ème match de sa saison de rookie. Attaquant né, le Français a en effet dû apprendre à gérer le tempo de son équipe et partager le ballon avec les deux autres stars de l’équipe l’intérieur Tim Duncan et l’ailier Manu Ginobili.
Les ego, omniprésents en NBA où règnent les statistiques individuelles, ont accepté de s’effacer au profit du collectif, ce qui a permis aux Spurs d’écrire les plus belles pages de leur histoire avec 4 titres de champions entre 2003 et 2014.
Et les succès de Parker ouvrirent les portes de la ligue américaine à une colonie de Frenchies de plus en plus fournie (les Diaw, Piétrus, Batum, Gobert, Fournier, etc.).
Dans le 5 majeur du sport français
Mais le célèbre numéro 9 n’aurait pas marqué l’histoire du sport français uniquement avec ses exploits américains, réalisés de surcroît pendant nos nuits européennes. Pour rejoindre ce cinq majeur au côté des Platini, Zidane, Hinault and co, il lui fallait gagner sous le maillot Bleu. C’est ce qu’il fit en 2013 avec ses potes Boris Diaw, Nicolas Batum, décrochant la médaille d’or lors du Championnat d’Europe, la première de l’histoire pour le basket masculin tricolore.
Bien entendu il aurait certainement rêvé d’étoffer son palmarès XXL avec une médaille olympique, mais à Londres comme à Rio les Espagnols de son ami Pau Gasol lui barrèrent la route du podium.
Ce sera peut-être sa seule frustration, mais si légère au regard de cette première vie de sportif si accomplie. Et la compétition étant son moteur, gageons que sa seconde vie d’entrepreneur, bien anticipée (déjà propriétaire entre autres du club de basket de Villeurbanne, de la station de ski de Villard-de-Lans dans les Alpes, de food trucks à San Antonio), sera également des plus actives pour ce jeune retraité !