26 ans après la mise en place de l’arrêt Bosman, l’internationalisation des effectifs des clubs du Big-5 atteint un niveau record, comme le dévoile le CIES dans son dernier rapport mensuel.
L’Observatoire du football au Centre international d’étude du sport (CIES) a dévoilé ce mercredi son rapport 2021 des évolutions démographiques dans les clubs européens. Le CIES s’est notamment intéressé à identifier les clubs qui se différencient le plus par la présence de joueurs formés au club, par celle des expatriés ainsi que par la stabilité de leurs effectifs.
Pour ce faire, le CIES a utilisé un échantillon composé de 12 141 footballeurs répartis dans les 473 équipes des 31 premières divisions européennes prises en compte.
Moins de 15% de joueurs formés au club dans les effectifs
La proportion de joueurs issus des centres de formation de leur club d’appartenance est de 14% pour les effectifs du Big-5 (Premier League, Liga, Serie A, Bundesliga, Ligue 1) alors qu’elle était de 19% en 2010, ce qui démontre la possibilité de plus en plus faible qui est offerte à un jeune formé au club de prendre son envol dans l’équipe première de sa formation d’origine. La Ligue 1 est dans cette moyenne avec un taux de 14.3%.
Parmi les clubs du Big-5, les clubs basques de l’Athletic Bilbao et de la Real Sociedad, traditionnellement portés vers la formation, se distinguent par un nombre élevé de joueurs formés au club composant leurs effectifs, tout comme Saint-Etienne en France.
1-Athletic Bilbao 56%
2-Real Sociedad 48%
3-AS Saint-Etienne 39%
4-Fribourg 35%
Une part record de joueurs expatriés
L’internationalisation des effectifs, dérégulée par l’arrêt Bosman en 1995, ne cesse de s’étendre. Ainsi en 2021 pour la première fois, les expatriés représentent plus de la moitié des joueurs dans les cinq grandes ligues européennes, contre 45% en 2010.
La Liga espagnole présente le plus faible ratio du Big-5 avec 38% de joueurs expatriés dans ses effectifs, la Ligue 1 suit de près avec 40% alors que c’est en Italie que l’internationalisation est la plus prégnante avec 61% de joueurs expatriés au sein des formations de Serie A.
C’est d’ailleurs l’Udinese qui domine le classement des clubs avec la plus grande part de joueurs étrangers dans leurs rangs (88%), suivie par l’Atlético Madrid et Wolverhampton. Lille et le PSG sont 4ème et 5ème de ce classement.
1-Udinese 88%
2-Atlético Madrid 83%
3-Wolverhampton 83%
4-Lille 76%
5-PSG 75%
6-Leipzig 74%
Des effectifs qui se stabilisent de plus en plus
Mesurée par la part de nouvelles recrues dans les effectifs, la stabilité s’est accrue au sein des formations du Big-5. Les clubs les mieux armés ont notamment compris l’intérêt de conserver leurs éléments dans la durée afin de faire de la stabilité de leurs effectifs un avantage compétitif sur le long terme.
La proportion des nouvelles recrues dans les effectifs du Big-5 est ainsi passée de 39% en 2017 à 31% en 2021. Il faut dire également que l’effet Covid est également passé par là pour calmer certaines ardeurs sur le marché des transferts.
C’est la fortunée Premier League qui détient les effectifs les plus stables avec 3.2 années en moyenne de présence des joueurs dans l’effectif de l’équipe première de leur club d’appartenance, suivie par la Liga et la Bundesliga avec 3 années de présence moyenne. Tandis que la présence moyenne au sein des formations de Ligue 1 est de 2.5 années.
Au classement des formations avec la plus longue présence moyenne, c’est le Real Madrid qui mène la danse devant l’Athletic Bilbao et le Borussia Mönchengladbach. Angers et Paris sont respectivement 7ème et 9ème de ce classement.
1-Real Madrid 4.7 années
2-Athletico Bilbao 4.6 années
3-Borussia Mönchengladbach 4.5 années
4-Manchester City 4.2 années
4-Sassuolo 4 années
6-FC Barcelone 4 années
7-Angers 3.8 années
8-Juventus Turin 3.6 années
9-PSG 3.6 années
Credits Burak Yilmaz et Idrissa Gueye ©Denis Charlet – AFP