En remportant 42 médailles, son plus haut total jamais obtenu, l’équipe de France a réussi ses Jeux Olympiques de Rio. Les plus critiques pourront objecter un nombre de titres remportés en retrait par rapport à 2012 (10 contre 11 à Londres). Mais plus que les récompenses et les métaux glanés, la délégation française a surtout réussi à nous séduire et à gagner notre sympathie pendant cette quinzaine de compétitions, et c’est là la meilleure des réjouissances.
Malgré les premiers jours décevants sans médaille et les ratés pathétiques de nos tennismen, cette équipe nous a entrainés avec elle dans sa quête olympique car elle a véhiculé des visages et des valeurs qui nous ont permis de nous y identifier.
Dans le même temps où Paul Pogba rejoignait l’autoproclamée « légende » Zlatan à Manchester United pour la somme folle de 120M€, on s’est plus facilement reconnu en Sofiane le poids léger du quartier de la Reynerie à Toulouse, Haby la taekwondoïste agent SNCF, Thibaut le cavalier lieutenant-colonel ou encore Denis l’entrepreneur céiste.
A travers eux on a un peu revécu nos rêves d’enfance de participer aux Jeux Olympiques, que l’on matérialisait par d’improbables 10 mètres crawl en piscine ou sauts en longueur dans les bacs à sable.
On aime leurs histoires car on imagine leurs quotidiens, les sacrifices consentis pour concilier activité professionnelle, familiale et réussite sportive. Cette vie dont on a peut-être rêvé mais qui est si exigeante et peut-être pas si gratifiante.
Et puis derrière les visages, il y a les valeurs véhiculées par ces sportifs, qu’elles soient liées à leur humilité, leur ténacité, leur engagement dans la durée. Elles ont été pleinement incarnées par les boxeurs à l’état d’esprit et de camaraderie exemplaires, par Christophe Lemaitre dont la persévérance a fini par payer pour retrouver les sommets, par Mélina Robert-Michon médaillée à ses cinquièmes jeux et plus forte que jamais depuis la naissance de sa fille.
D’ici un mois au rythme fou de l’actualité, des tweets et des breaking news, nos héros de l’été auront été mis probablement de côté au profit des vicissitudes chroniques de l’OM, d’un nouvel épisode footballistique sur Périscope ou de la prochaine irrévérence de Benoît Paire.
A nous de garder en mémoire ces émotions estivales procurées par des athlètes aux visages plus jamais inconnus.
Crédit photo :
Paris 2024, AFP, Google