En battant le PSG à l’issue de la séance des tirs aux buts, le club breton a remporté la 3ème Coupe de France de son histoire. Rapidement menés de deux buts, les Rennais ont renversé la tendance et ont renvoyé les Parisiens à leurs doutes les plus profonds.
Un scénario renversant
Lorsque Neymar, lancé dans le coeur de la défense bretonne par Di Maria, signa d’un subtil lob le but du 2-0 dès la 21ème minute, pas grand monde n’aurait misé un kopeck (ou plutôt un Koubek !) sur les chances de succès du Stade Rennais dans cette 102ème finale de la Coupe de France. Les Parisiens semblaient enfin avoir repris du poil de la bête après un navrant début de printemps passé à se remettre de la désespérante sortie de piste européenne. Mais les doutes des joueurs de la Capitale ne se sont pas évanouis par magie. Il a suffi d’un centre de Traoré dévié dans son propre but par Kimpembé pour que le PSG sorte progressivement du match, aidé par des Rennais magnifiquement organisés par Julien Stéphan. D’un coup de tête rageur Mexer mit les deux équipes à égalité à la 66ème minute. La nervosité gagna alors de plus en plus les rangs parisiens agacés de ne pas conclure durant le temps réglementaire puis les prolongations. Le symbole le plus criant de cette fébrilité fut l’expulsion justifiée de Mbappé pour une intervention absolument pas maîtrisée sur le genou de Da Silva.
L’épreuve des tirs aux buts fut terrible pour les nerfs des supporters des deux camps. Les 11 premiers tireurs firent un sans-faute jusqu’à ce que l’infortuné Nkunku n’expédiât son penalty au-dessus de la barre transversale de Koubek.
Létang et Ben Arfa jubilent, Nasser déprime
Le Stade Rennais était sacré pour la première fois depuis 1971 pour la plus grande joie des 30 000 Bretons venus soutenir leurs favoris au Stade de France. Après une mémorable épopée européenne, les Rennais ont remporté un trophée mérité car ils ont été une des équipes les plus agréables à voir jouer cette saison. Ce succès a également dû réjouir plus particulièrement deux hommes samedi soir, deux anciens de la maison parisienne : le président rennais Olivier Létang, ancien directeur sportif du PSG, mais limité dans son champ d’action par les propriétaires qatari qui lui préféraient des noms plus bling-bling mais bien moins aguerris à ces fonctions comme l’ancien barcelonais Patrick Kluivert, et bien entendu Hatem Ben Arfa qui tient là une revanche savoureuse après avoir été placardisé 15 longs mois par les dirigeants parisiens. Le meneur de jeu breton a d’ailleurs taclé avec férocité son ancien président Nasser al-Khelaïfi à l’issue du match.
Le président parisien va, lui, passer une fin de saison bien agitée après ce nouvel échec retentissant. Ce PSG, incapable de conserver une avance de 2 buts face à Manchester United ou face à Rennes, est bien trop faible mentalement pour assouvir les rêves de gloire de ses richissimes propriétaires, quelque soit l’entraîneur présent sur le banc de touche. Outre son manque d’âme, la qualité de son effectif devient aussi sujet à caution car, mis à part Bernat, les deux derniers mercatos ont été complètement foirés. Et l’entrée en jeu une nouvelle fois transparente de la dernière recrue Paredes laisse très circonspect sur les compétences de la cellule de recrutement du club parisien.
Les Rennais, eux, s’en moquent. Ils attendaient un titre depuis 1971, ils sont enfin délivrés de cette étiquette de loser qui leur collait bien trop à la peau !