La semaine qui vient de passer marquait le redémarrage de la saison européenne de football. Après une trêve de deux mois, c’était même son vrai lancement tant la phase de poules ressemble de plus en plus à une séance de « chauffe » assurant aux gros clubs une présence quasi garantie dans le tableau final ainsi que des bonus financiers considérables (entre 20M€ et 27M€ pour une qualification en 1/8ème de finale).
Malgré une programmation de moins en moins lisible des rencontres qui s’étale sur deux semaines, on a retrouvé avec un plaisir non feint l’adrénaline du couperet de ces matches aller-retour qui ont bercé notre jeunesse entre exultation (le coup de tête décisif de Kombouaré qualifiant le PSG contre le Real Madrid en ¼ de finale de la coupe UEFA en 1993) et abattement (la main aimantée du Lisboète Vata privant l’OM d’une première finale de coupe des Champions en 1990).
A la mi-temps de ces 1/8èmes de finale les deux équipes françaises en lice, Paris et Monaco, ont connu des fortunes bien diverses. Mais autant que la bonne fortune des uns ou l’infortune des autres, ce qu’on retiendra de ces matches aller ce sont toutes ces vibrations et émotions rafraichissantes que nous ont faits vivre les rencontres européennes de nos représentants.
Malheureusement au niveau comptable, le club monégasque, si vertueux en terre mancunienne, n’est pas aussi bien avancé que son homologue parisien à mi-parcours.
Le PSG a affiché un visage jeune, alerte, enthousiasmant dans le sillage de son formidable trident au milieu de terrain qui a étouffé son adversaire catalan. Verratti a été délicieux dans ses orientations techniques, Matuidi toujours aussi performant dans son harcèlement du porteur de balle, et Rabiot a été sublime tout simplement, transperçant par la passe ou par la course le rideau barcelonais, et mettant le bleu de chauffe quand il le fallait pour éteindre les rares velléités du Barça.
Emeri a aussi brillé par sa mise en place tactique, par sa lecture du jeu adverse mais aussi par son choix des hommes. C’est un des plus grands contrastes avec son prédécesseur. Là où Laurent Blanc aurait probablement joué la carte de l’expérience en titularisant Aurier soit initialement à la place de Meunier, soit pour pallier le forfait de Thiago Silva, le coach espagnol n’a pas hésité à faire confiance au latéral belge et au jeune Kimpembé, magnifique d’autorité dans ses duels livrés face à la MSN.
Le succès 4-0 met les Parisiens dans une situation très confortable avant le match retour au Camp Nou, mais attention tout de même à la réaction d’orgueil des champions catalans qui voudront se rebiffer après cette terrible déconvenue.
De son côté l’AS Monaco a brillamment récité sa partition à l’Etihad Stadium pendant 70 minutes, parvenant à rééditer sur la scène continentale toutes les promesses suscitées tous les week-ends en Ligue 1. Mais quelques écarts défensifs sur coups de pied arrêtés et un physique étiolé ont anéanti dans les vingt dernières minutes les faibles profits récoltés auparavant. Les Monégasques méritaient certainement mieux, mais la scène européenne est aussi brutale que mirifique, le moindre temps faible y est durement sanctionné !
Toutefois les boulevards trouvés par l’attaque monégasque dans le dos de la défense de City laissent augurer de réels espoirs qualification pour les joueurs de Jardim à condition que la défense retrouve rigueur et concentration même en l’absence du taulier Glik qui sera suspendu.
En plus des deux clubs français, deux entraineurs hexagonaux officiaient également à l’occasion de ces 1/8èmes de finale, avec des résultats très contrastés.
Le Real Madrid de Zidane a certes moins marqué les esprits que le PSG mais il a pris une belle option, lui aussi, pour une nouvelle qualification pour les ¼ de finale. Le score (3-1) laisse de l’espoir aux Napolitains, mais le scenario du match démontre la force tranquille du collectif madrilène qui, même mené très rapidement, ne s’est jamais affolé et a repris sereinement les rênes du match. L’équipe de Zidane n’est pas le plus spectaculaire mais elle est impressionnante de maîtrise et de pragmatisme.
Nul ne sait encore ce que fera Arsène Wenger à la fin de cette saison, mais sans en être (loin de là) son plus fervent supporter, quelle peine pour lui en voyant son équipe littéralement sombrer en 2ème période face au Bayern. Contrairement au Real, le Bayern n’affiche pas un visage radieux ces derniers temps. C’est dire que le club Londonien a failli, donnant même l’impression, pire que toute, d’avoir lâché le match sans combattre, sans montrer cette combativité à laquelle se raccrochent fièrement les fans anglais face à une opposition supérieure. Les joueurs d’Arsenal ont rompu piteusement et laissé Wenger si seul face au déchainement de la presse anglaise. Les fins de règne excitent toujours les appétits, espérons que le manager alsacien pourra compter au moins sur l’orgueil de ses troupes pour avoir la sortie qu’il mérite après son œuvre à la tête des Gunners.
C’est plus ici une question de cœur que de bonne ou mauvaise fortune.
Crédit photos :
PSG – Orange Sport
Arsène Wenger – DIGIKAN
Toujours sympas et plaisants à lire tes articles !
Merci 😉