11 ans après son dernier titre en Grand Chelem, le golfeur le plus célèbre de la planète a remporté dimanche le Masters d’Augusta. Un exploit incroyable après une longue traversée du désert. Tiger rugit encore !
La descente aux enfers
L’histoire du sport adore les come-back, probablement parce qu’ils permettent à un sportif d’accéder au statut de légende en adjoignant une dimension enfin humaine à un talent naturel hors norme. Gino Bartali, Pelé, Mohamed Ali, Michael Jordan en sont les plus illustres exemples, triomphant à nouveau après des années de retrait provoquées par les guerres, les blessures, les causes idéologiques, les raisons personnelles. Tiger Woods s’est invité depuis dimanche à cette glorieuse tablée.
Faisant le chou gras des tabloïds depuis une dizaine d’années entre ses problèmes de couple, de désintoxication sexuelle puis médicamenteuse, l’ex numéro 1 mondial du golf était tombé bien bas dans l’opinion publique américaine. Visage bouffi, ventre bedonnant, vertèbres meurtries, le Tigre n’était plus que l’ombre de lui-même, loin de l’élégant et gainé jeune homme qui avait mis la planète golf à ses pieds dès sa première victoire en Grand Chelem en 1997 à Augusta.
Un retour d’outre-tombe
Et puis la volonté de rebondir et l’orgueil du champion ont opéré. Après une nouvelle opération du dos subie en 2017, Woods s’est relevé. Son swing s’est de nouveau articulé, son instinct guerrier s’est réveillé. Tombé dans les abîmes du classement mondial au-delà de la 1000ème place fin 2017, le Tigre a progressivement repris du poil de la bête. Au dernier British Open il a même occupé la tête pendant quelques trous lors du 4ème jour. Impensable alors qu’à peine 1 an plus tôt il marchait à quatre pattes et songeait à abandonner les greens et les fairways ! Puis il a terminé 2ème de l’USPGA, le Chelem le moins prestigieux, mais qui confirma tout de même son retour en grâce.
La rédemption finale
Et enfin dimanche le jour de la grande rédemption est arrivé ! Vêtu de son polo rouge, son plus bel habit de lumière, Tiger a vaincu le leader Francesco Molinari et toute la meute des jeunes adversaires qui rêvaient de porter la célèbre veste verte du vainqueur. Comme une providence il a retrouvé son aura qui jadis terrorisait ses partenaires de jeu et qui a fini par dérégler dimanche la machine Molinari, tombée deux fois à l’eau lors des 9 derniers trous.
Son sublime fer 9 au départ du trou numéro 16 lui a donné une avance de 2 coups qu’il a su conserver jusqu’au bout avec une gestion pleine de maîtrise du 18 où il s’est autorisé un bogey sans conséquence. Un 15ème Majeur venait de tomber dans son escarcelle ! Il pouvait alors tomber dans les bras de sa maman, de sa famille, de ses proches, et recevoir l’accolade de tous ses collègues admiratifs d’un tel retour de l’enfer.
Les statisticiens du sport se demandent d’ores et déjà si Tiger Woods peut battre le record des 18 Grand Chelems détenus par Jack Nicklaus, qui lui était promis avant les années 2010. Le Tigre en est probablement capable, mais l’essentiel n’est plus là. Le champion a écrit une nouvelle page de sa légende, certainement la plus éclatante.
Photos Tiger Woods©Andrew Redington / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Je pense qu’on attendait tous le come-back de ce grand champion. Je me souviens encore de ses débuts et de ses brillantes performances en tant que golfeur. J’espère qu’il reviendra avec le même aplomb.