Un drop de Jonathan Sexton dans les arrêts de jeu a privé les rugbymen français d’un succès pour leur entrée dans le tournoi des 6 Nations. Terriblement frustrant mais logique au vu d’une prestation valeureuse mais une nouvelle fois sans relief.
Ah il aurait été fier de lui, notre président de la FFR, heureux d’une victoire validant la faute grave initiée contre l’ancien sélectionneur Guy Novès, jugé incapable de faire gagner nos Bleus. Le successeur qu’il avait choisi entre le chapon de Noël et les huîtres de la Saint Sylvestre, était bien l’homme providentiel, celui qui avait su donner une nouvelle impulsion à une sélection privée de victoire depuis 6 matchs (7 avec le test commercial de Lyon contre les All Blacks B). Bernard Laporte aurait retrouvé de sa morgue coutumière pour se féliciter de la juste décision présidentielle avec ce succès inaugural des Bleus, habillés de leur nouveau maillot floqué Altrad, devant les épouvantails Irlandais.
Et patatras, Anthony Belleau a manqué en bonne position les perches adverses pour donner 4 points d’avance aux Français, et Sexton a douché les espoirs tricolores en passant un drop imparable des quarante-cinq mètres après 5 minutes de possession irlandaise qui butait inlassablement sur les barbelés dressés par nos courageux Bleus.
Cruel, mais pas injuste tant, hormis la parenthèse enchantée du duo Dupont-Thomas, nous n’avons jamais su mettre la main sur un match (32% de possession et d’occupation, 238 plaquages assénés contre 95 aux Irlandais) qui a failli magiquement se retrouver dans la corbeille de la nouvelle mariée Bleue.
Un effet Brunel ? Trop tôt pour en parler, les Français auraient probablement réussi une prestation empreinte de la même bravoure avec l’ancien manager toulousain à leur tête, essayant de raviver des couleurs éteintes par leurs prestations hara-kiriesques de l’automne face aux pâles Sud-Af’ et aux intrépides Japonais. Le gascon a semé quelques graines encourageantes dans l’ardeur au combat mais se désenchantera de points trop facilement abandonnés à la mire de Sexton par des hors-jeu grossiers, indignes du niveau international.
Et s’il n’a toujours pas trouvé une deuxième-ligne ni une paire de centres capables de rivaliser au plus haut niveau, il a surtout perdu hier dans la bataille de Saint-Denis deux de ses grands espoirs, Jalibert et Dupont, touchés au genou et qui vont manquer le reste du Tournoi.
Prochain épisode dimanche prochain à Murrayfield face à des Ecossais rossés hier à Cardiff. Une nouvelle défaite ferait terriblement tâche pour le stratagème concocté par les duettistes Laporte et Simon.
En tout cas, la seule bienheureuse de cette fin de match est la moustache de Jacques Brunel qui résistera un nouvel hiver à l’espoir d’un Grand Chelem déjà envolé.