Réduits à 14 pendant une heure, les Toulousains sont parvenus à se qualifier pour le dernier carré européen au prix d’une défense héroïque et d’une audace jamais reniée. Pour le plus grand plaisir de leurs supporters de nouveau conquis.
Une longue histoire avec l’Europe
En cette année d’élections européennes, s’il est bien un club français qui ne pourra pas être taxé d’anti-européanisme c’est bien le Stade Toulousain. Depuis plus de 20 ans, le club de la Ville Rose a toujours entretenu une belle histoire d’amour avec une compétition qui l’a déjà couronné roi d’Europe à 4 reprises (1996, 2003, 2005, 2010).
Cependant depuis 2010, Toulouse est progressivement rentré dans le rang. Cela faisait en effet déjà 8 longues années que les supporters toulousains attendaient vainement que leurs protégés atteignent le dernier carré de la Champions’ Cup ! Et au moment où Zack Holmes, le demi d’ouverture stadiste, quittait le terrain dimanche suite à son expulsion pour un plaquage haut sur Juan Imhoff, seuls les plus fidèles d’entre eux devaient encore croire en une qualification des hommes d’Ugo Mola.
Mais voilà depuis l’automne dernier, le Stade Toulousain surfe sur une vague irrésistible sur laquelle se fracassent tous ses adversaires. Dimanche, ce sont les Racingmen qui, même en supériorité numérique, ont fini par rendre les armes, vaincus par le talent mais aussi par la générosité d’un groupe qui est en train de refaire du Capitole une des places fortes du rugby hexagonal.
Prochain sommet à Dublin
Toulouse séduit de nouveau les puristes par la qualité de son jeu. C’est l’ADN du Stade Toulousain et il s’était égaré ces dernières années. Les 3 essais inscrits face au Racing sont marqués du sceau du retour à un rugby ambitieux et spectaculaire, illustré par l’aplomb du jeune Lucas Tauzin et mis en relief par la pépite Antoine Dupont. La prise de risque est de nouveau encouragée et est même symbolisée par un management qui a osé persévérer à 14 contre 15 dans l’audace du jeu en remplaçant le 3ème ligne François Cros par le demi de mêlée Sébastien Bézy.
Le Stade a également reconquis le coeur des Toulousains par les vertus véhiculées sur le terrain. Le visage courageux et batailleur affiché en infériorité numérique ne laisse pas insensible dans une ville où « même les mémés aiment la castagne ». Ainsi les 19 plaquages assénés par Bézy en moins d’une heure passée sur le terrain, le duel gagné par le jeune talonneur Peato Mauvaka face à l’expérimenté Dimitri Szarzewski, ont ravivé la flamme de supporters qui ont remporté le match des tribunes à l’Arena de la Défense.
En gagnant au Racing dimanche, le Stade Toulousain a porté à 15 rencontres sa série d’invincibilité sur la scène domestique. Depuis octobre dernier, un seul club a réussi à faire tomber l’ogre toulousain c’est le Leinster. Cela tombe bien car c’est la province irlandaise que les Toulousains iront défier dans trois semaines à l’Aviva Stadium de Dublin. Pour écrire une nouvelle page de leur épopée européenne.
Photo Antoine Dupont©Icon Sport
Super article !
Merci beaucoup, c’est très sympa !