Comme l’an passé l’aventure européenne du PSG s’est arrêtée en huitième de finale, surclassé par le Real au Parc. Malgré les 400 millions d’Euros investis lors du dernier mercato estival et une masse salariale record, le club de la capitale n’arrive toujours pas à intégrer le dernier carré continental. Terrible nouvel échec pour des nababs Parisiens sans envie et sans âme.
Le Real Madrid, habilement drivé par Zinedine Zidane, est un Grand d’Europe, probablement le meilleur club européen de ces cinq dernières années avec 3 Ligues des Champions remportées en 2014, 2016 et 2017. Se faire éliminer par le Real n’a donc rien d’honteux pour le jeune PSG à l’histoire encore si fraîche.
Mais le contenu proposé par les joueurs parisiens dans un Parc enfin redevenu bruyant a été indigne de l’ambition claironnée par tout un club depuis son rachat par les investisseurs qatari. Sans envie, sans âme, le PSG a paru bien chétif face à un rival rôdé aux grands rendez-vous.
Les premiers responsables sont les joueurs pourtant grassement rétribués par des dirigeants prêts à toutes les folies pour atteindre leur Graal européen
Ils ont, pour la plupart, complètement manqué cette double confrontation, dominés sur le terrain et blâmables dans leur attitude.
Les plus grandes déceptions individuelles resteront Dani Alves, recruté pour son expérience de ces grands rendez-vous mais qui n’a décidément plus ses jambes de 20 ans comme les dirigeants de la Juve avaient fini par le constater en fin de saison dernière, et Marco Verratti qui a démontré une nouvelle fois son talent digne du très haut niveau et un comportement puéril d’un poulet sans tête.
On ne passera pas non plus sous silence la performance décevante d’un trio d’attaque orphelin de son joyau Neymar. Mbappé n’aura réussi qu’une bonne mi-temps sur les quatre, pêchant par individualisme sur des coups qui auraient pu être gagnants. Di Maria confirme qu’il est sur une pente déclinante depuis son départ du Real il y a déjà 4 ans. Enfin Cavani est apparu usé, manquant de fraîcheur après plusieurs saisons où il a beaucoup joué et marqué.
Certains ont failli sur le terrain, d’autres ont pêché par leurs postures d’enfants trop gâtés qui n’arrivent pas à ranger leurs égos derrière l’intérêt général.
A l’instar du capitaine Thiago Silva vexé d’avoir été mis sur le banc de touche à l’aller et qui refusa d’effectuer l’échauffement d’avant-match avec ses coéquipiers. Ou il y a quelques semaines de Pastore et de Cavani qui ne parviennent toujours pas à respecter les dates de reprise d’entraînement post-Noël. Et n’oublions pas le vaudevillesque feuilleton du penalty-gate…
Quand l’exemplarité fait défaut, l’espoir est mince que les individualités se mettent au service du collectif pour affronter les sommets européens, lors de ces rendez-vous où le talent brut ne suffit plus à faire la différence.
Si le PSG reste cette équipe de mouflets qui tardent à grandir, c’est que l’encadrement a également fauté, incontestablement
Unai Emeri a été dominé tactiquement par Zidane, ne trouvant aucune parade au 4-4-2 proposé par son homologue madrilène. Le milieu de terrain, considéré comme le point fort du PSG, a été surpassé par l’entrejeu espagnol qui a régné sur ce second acte. Et Emery a, comme devant son vestiaire, baissé la garde, sans ressort ni idée. Comme le dit Arrigo Sacchi «Emery est un très bon entraîneur, il n’est pas devenu nul. Il lui faut juste un club derrière, et surtout que les joueurs suivent ses idées». Justement cela fait bien un an et demi que Emery a perdu le fil avec ses joueurs cadres et qu’il n’a pas su le renouer.
Le président Nasser Al-Khelaïfi ne sort pas non plus grandi de cette élimination, car le PSG n’est toujours pas devenu cette fameuse institution, socle indispensable et garant de vertus pour préparer les futurs succès. Très proche de ses joueurs, très généreux dans les rémunérations octroyées, le dirigeant parisien ne manifeste toujours pas l’autorité essentielle pour mener le PSG vers les hautes sphères européennes. Il en a eu à plusieurs reprises l’occasion, de l’affaire Aurier qui aurait pu être l’acte fondateur de la primauté du club sur ses employés-stars, aux trop nombreux caprices tolérés au turbulent Verratti en passant par le peu de soutien apporté à ses entraineurs, fréquemment malmenés par les tauliers du vestiaire. Survivra-t-il à cette énième sortie sans gloire ? Seul l’émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad al-Thani, en a aujourd’hui la réponse.
Au lendemain de cette nouvelle désillusion, le PSG est plus que jamais un club de divas vivant dans un très grand confort et sans pression d’une institution qui les pousserait à se transcender. Il lui reste maintenant quatre mois pour enfin solidifier des fondations trop vulnérables, de sa présidence à tout son secteur sportif. Sinon la quête européenne restera bien vaine.