Une nouvelle fois l’aventure du PSG en Ligue des Champions s’est achevée à la porte des quarts de finale. L’élimination par Manchester United a crûment mis en lumière les faiblesses récurrentes du club parisien. Le chemin vers la gloire européenne est décidément long et sinueux.
Des erreurs techniques de débutants
La défaite du PSG mercredi soir a été avant tout causée par des bévues, indignes du très haut niveau continental. Le jeune Kehrer et l’aîné Buffon ont littéralement offert les 2 premiers buts à MU. Leurs bourdes ont alors relancé un suspense quasiment enterré à l’issue du match aller. Et replongé les joueurs parisiens dans le cauchemar d’une soirée catalane qu’ils pensaient avoir enfoui. La fébrilité les a progressivement gagnés, les mauvais choix se sont multipliés. Comme un exemple, Angel Di Maria est redevenu avant-hier le joueur que les fans de Manchester n’avaient pas reconnu au match aller : décisif quand on ne l’attend pas, transparent quand il est espéré.
Un mental et des leaders défaillants
Le PSG a de nouveau exposé mercredi un mental des plus friables, incompatible avec de grandes conquêtes européennes. Les similitudes avec l’élimination face au Barça il y a deux ans ont été nombreuses et troublantes. Ce but encaissé d’entrée de jeu (2ème minute au Parc, 4ème minute au Cap Nou), ces visages qui deviennent blêmes, ce ballon qui brûle les pieds parisiens lors des 20 dernières minutes jusqu’à ce fatidique but éliminatoire dans les arrêts de jeu.
Trop de ressemblances démontrant que le club de la Capitale, malgré les renforts des aguerris Buffon et Alves, demeure trop fragile dès que des événements contraires surviennent. Avec en figure de proue le body language tourmenté du pourtant capitaine Thiago Silva.
Une adversité qui fait défaut en Ligue 1
Le problème récurrent du PSG depuis plusieurs saisons est qu’il n’est guère inquiété sur la scène nationale et par conséquent est trop peu entraîné à rencontrer une adversité le poussant dans ses retranchements. A part les confrontations avec Lyon, qui est le seul club français à le contrarier et à le battre occasionnellement, le club parisien n’a pas besoin de forcer son talent et sa concentration pour se promener en Ligue 1.
Plus d’opposition et de concurrence permettraient à Paris d’être mieux préparé aux joutes européennes c’est une évidence.
Et autant ne pas se le cacher, comme à Barcelone en 2017, le PSG n’a pas été arbitré mercredi comme un Grand d’Europe… qu’il n’est pas encore. Est-ce que l’arbitre M. Skomina aurait sifflé la main de Kimpembe si elle avait été Madrilène à Santiago Bernabeu ou Barcelonaise au Cap Nou ? On a le droit d’en douter.
Les choix de Tuchel, l’absence de Neymar
Encensé jusque-là, Thomas Tuchel a échoué à mener le PSG cette saison dans le top 8 européen. Certains de ses choix de mercredi sont discutables. La titularisation de Buffon, le gardien du passé, au détriment d’Areola, le gardien du futur (puisque le présent lui est refusé), fait débat. Tout comme la présence dans le onze de départ d’un Dani Alves, au physique éreinté par plus d’une décennie de joutes au très haut niveau.
De plus, pour une fois, le technicien allemand n’a pas trouvé la clé en cours de match pour remédier aux insuffisances de son équipe.
Il est également impossible de passer sous silence l’absence de Neymar, la star brésilienne recrutée pour faire la différence lors de ces matchs à élimination directe. Comme l’an passé, le numéro 10 parisien a été rattrapé par sa fragilité devenue préoccupante et qui ne peut être masquée à tous les coups par les exploits du jeune Mbappé. Mercredi soir en a été la cruelle preuve.
Mais l’absence du Ney ne saurait expliquer cette incapacité navrante du PSG à éliminer une équipe B de Manchester United privée de plusieurs joueurs majeurs !
Le PSG a failli une nouvelle fois, indiscutablement. Sa progression européenne passera par des choix forts que ses dirigeants se sont toujours refusés à faire ces dernières années, dont le départ de joueurs cadres qui ont écrit de très belles pages de sa jeune histoire. Histoire, oui, d’avoir enfin un mental digne des ambitions de grandeur de tout un club et de défaire enfin cette étiquette de loser qui s’obstine à lui coller à la peau.
Photo PSG-Manchester United ©Le Télégramme