Alors que la Premier League n’est pas le championnat le plus pourvu en étoiles de la planète football (aucun des cinq premiers du classement du dernier ballon d’or n’y évolue), elle accueille en son sein l’élite du management et voit ce week-end s’affronter deux de ses plus étincelants représentants dans un alléchant derby de Manchester : José Mourinho à la tête des Red Devils de United et Pep Guardiola aux manettes des Blues de City.
L’obsession de gagner
Mou et Pep, Pep et Mou, ce sont, avec Carlo Ancelotti, les plus grands palmarès européens de ces 15 dernières années. 24 titres pour Mourinho en 15 saisons sur les bancs (Porto, Chelsea, Real Madric et re Chelsea) 22 pour Guardiola en 6 saisons (Barca et Bayern Munich), et 2 Champions’ League pour chacun.
Ce sont également deux personnalités diamétralement opposées, deux manières bien distinctes de faire jouer leurs équipes. Mourinho est pragmatique, trublion, provocateur à l’extrême, Guardiola est visionnaire, passionné, perfectionniste. Le premier est un stratège qui bâtit ses équipes sur un bloc défensif solide et des contre-attaques incisives, le second est un architecte qui les construit sur un football de possession et d’attaques placées. Ils sont différents mais ils gagnent tous les deux, et c’est bien qui les rassemble cette obsession de la gagne.
Trajectoires déclinantes ?
Leurs précédents affrontements ont pu être riches en moments forts restés dans nos mémoires, du sprint du Mou au Camp Nou célébrant la qualification surprise de l’Inter Milan en 1/2 de finale de la C1 en 2010 au festival offensif infligé par le Barca de Pep au Real du Mou quelques mois plus tard (5-0), mais l’un et l’autre ont un perdu de leur superbe à la veille de leurs retrouvailles.
Mourinho, jadis le « special one », a connu l’an passé sa deuxième éviction de son Chelsea après un début de saison calamiteux sur le terrain (9 défaites en 15 journées de championnat) et en dehors (notamment marqué par le départ controversé de la docteur du club après les critiques répétées du manager portugais). Guardiola a, lui, collectionné les titres domestiques en Allemagne à la tête du Bayern mais il n’a jamais réussi à emmener le club bavarois au-delà du dernier carré de la C1 et n’a pas non plus réussi à faire adhérer pleinement les fans bavarois à son style de jeu moins direct et plus « catalan » dans son expression.
Leur trajectoire épouse peu ou prou celle des clubs dont ils ont pris les rênes cet été. Manchester United sort de 3 années quasiment blanches pendant lesquelles une chape de plomb a pesé sur les successeurs de Sir Alex Ferguson tandis que City, certes plus dominant sur la scène domestique (champion en 2012 et 2014), semble peiner à briser le plafond de verre sur la scène européenne.
Des débuts prometteurs
Avant le derby de samedi, leurs débuts sont pour le moment idéaux au point de vue comptable : 3 victoires en 3 matches pour les Red Devils de Mou, et 5 victoires en 5 matches (dont 2 en barrages de C1) pour les Blues de Pep. Tous deux ont également marqué leur territoire dans leurs vestiaires respectifs, n’hésitant pas à écarter malgré la vox populi des grands noms de leurs effectifs. A United c’est l’ancien capitaine de la sélection allemande Bastian Schweinsteiger qui en fait les frais, Mourinho n’hésitant pas à le bannir tout simplement du vestiaire de l’équipe première ! Tandis qu’à City Guardiola a tout simplement obtenu le départ de Joe Hart, le gardien international anglais au club depuis 10 ans.
Au-delà de la terre d’Albion, c’est l’Europe entière qui salive donc à l’avance de leurs retrouvailles demain à 13h30 sur la pelouse d’Old Trafford. Le spectacle sera probablement sur le pré mais aussi en dehors avec ces deux monstres des bancs européens. On plaint déjà le 4ème arbitre qui devra s’attirer leurs foudres légendaires !
Crédit photos :
Sports, The Telegraph