Berezina, faillite collective, faute professionnelle, chacun y va de ses mots pour tenter non pas d’expliquer l’inexplicable, mais de résumer la débâcle du PSG hier soir en terre catalane. Il y a les mots et puis les maux. Les maux parisiens ont été trop sérieux pour qu’on puisse évoquer un simple accident de parcours. D’un mental décidément terriblement défaillant à une expression technique proche du néant en passant par une approche tactique déficiente, Paris a mis tous les ingrédients pour que cette soirée soit un immense gâchis, ça l’a bien été en long et en large.
Le Barça n’a pas réussi le meilleur match de son histoire, ni même de sa saison, il a simplement été aidé dans sa remuntada par un adversaire décidé à lui multiplier les offrandes. Presque chacun y est allé de sa contribution personnelle. Trapp a oublié d’être autoritaire dès sa première sortie pour un 1er but initié par un râteau raté de Rabiot dans sa surface, Marquinhos, qui rêve d’après son agent de rejoindre les Blaugrana, a été leur douzième homme, notamment décisif sur le 2ème but, Meunier a entraîné Neymar dans sa chute pour le 3ème, Matuidi et Lucas ont été d’une faiblesse technique confondante, Verratti a multiplié les fautes grossières et stupides, Di Maria a égoïstement foiré une balle de match. Seul Cavani a surnagé, brave et généreux dans l’effort malgré les charges brutales de Piqué.
Pourtant au rayon des principaux acteurs de ce fiasco, trois noms émergent plus que les autres. Le capitaine (à vie ?) Thiago Silva, dont le visage blême dès le but inaugural de Suarez, a une nouvelle fois laissé transpirer un mental défaillant, guère rassurant pour de jeunes coéquipiers en quête d’un guide, d’un leader entrainant lorsque les événements contraires s’enchainent. L’entraineur Unai Emery, si brillant lors du match aller, si faible hier dans son coaching, et qui n’aura pas réussi à faire redescendre sur terre ses hommes restés sur leurs nuages et les louanges du match aller et du classico marseillais.
Et enfin, le président Nasser Al-Khelaïfi, qui a résumé à la seule responsabilité de Laurent Blanc la piteuse élimination face à Manchester City l’an passé, et n’a pas cru bon de retoucher en profondeur à un effectif parisien alors bloqué depuis quatre saisons aux portes du dernier carré européen.
Paris manque toujours d’un gardien de stature internationale, d’un latéral gauche qui sache défendre, d’un défenseur central qui fasse peur, et enfin de ce leader ou de ces leaders qui ont déjà triomphé sur la scène continentale et qui sauraient encadrer leurs novices coéquipiers.
Après avoir tutoyé les étoiles européennes il y a trois semaines, le PSG n’en connaitra même pas le printemps, le gâchis est considérable, la chute abyssale, le rebond appartient aux champions, aux vrais.