Alors que l’Equipe de France prépare la Coupe du Monde qui débutera le mois prochain au Japon, ce week-end c’est la reprise pour les joutes domestiques du Top 14. Les prétendants au Brennus sont légions dans une compétition qui sera tronquée par les matches sans les internationaux.
Le Top 14 est probablement le championnat d’élite français le plus alambiqué à pronostiquer. Ces 6 dernières années, ce sont ainsi 6 clubs différents qui ont été couronnés : Toulon en 2014, le Stade Français en 2015, le Racing en 2016, Clermont en 2017, Castres en 2018 et enfin Toulouse en 2019. Les forces en présence sont d’un niveau de plus en plus homogène, et lorsque des hiérarchies commencent à se dessiner, les instances prennent un malin plaisir à les atténuer.
10 journées sans les internationaux !
On était ainsi habitué aux fameux doublons privant les clubs en Top 14 de leurs meilleurs joueurs retenus pour le Tournoi. Mais cette saison 2019-2020 dépasse tout puisque ce sont au total 10 journées (sur 26), 8 se disputant pendant la Coupe du Monde et 2 lors du prochain Tournoi, durant lesquelles les clubs seront dépourvus de leurs meilleurs éléments.
Au premier rang des écuries impactées, on retrouve naturellement les deux plus performantes de la saison passée : le Stade Toulousain et Clermont, avec respectivement 13 et 12 joueurs retenus en sélection à ce jour.
Samedi marque donc le coup d’envoi d’une saison qui s’annonce pour le moins surprenante.
Les Favoris
Oui Toulouse et Clermont seront les deux formations les plus touchées par la Coupe du Monde. Mais ce sont aussi les 2 clubs qui ont dominé le championnat de la tête et des épaules l’an passé. Le Stade a été un monstre de régularité, articulé autour d’un groupe jeune qui doit naturellement continuer sa progression cette saison, toujours sous la conduite d’Ugo Mola et de Régis Sonnes, mais sans William Servat appelé auprès de l’Equipe de France après le Mondial.
Alors que Clermont, après une saison post titre ratée en 2018, a retrouvé ses fondations qui en font le club le plus régulier de la décennie, et pourra compter sur Morgan Parra pour cornaquer ses coéquipiers dès la reprise.
Les directions haut-garonnaises et auvergnates prieront quand même pour que leurs troupes internationales ne rentrent pas du Japon trop éclopées.
En embuscade
Lyon, demi-finaliste en 2018 et 2019, se rapproche inexorablement du Stade de France. Le manager Pierre Mignoni façonne année après année son effectif pour tendre vers cet objectif. Il a ainsi attiré cet été dans la Capitale des Gaules, l’international Demba Bamba, le surpuissant ailier Tuisova, deux des plus prometteurs espoirs du rugby français (Géraci et Laporte) et y a ajouté pour une pige en début de saison Mathieu Bastareaud qu’il va repositionner en numéro 8 !
La Rochelle continue aussi son petit bonhomme de chemin. Le départ de Patrice Collazo a été bien digéré l’an passé. Cette dernière intersaison c’est le départ de son ancien adjoint Garbajosa (pour Montpellier) que le club maritime a dû gérer en espérant que son successeur, l’Irlandais Ronan O’Gara, saura apporter sa pierre au prometteur édifice.
Plus au sud, Montpellier a connu un exercice paradoxal l’an passé, longtemps très décevant mais finalement heureux avec une place en phase finale acquise après un sprint final ébouriffant. Cette saison encore les Héraultais se sont montrés très ambitieux sur le marché des transferts en débauchant notamment Guilhem Guirado de la Rade et Handré Polard le remarquable ouvreur sud-africain. Reste à Xavier Garbajosa, le nouveau technicien du MHR, à enfin mettre en place un style de jeu plus flamboyant en adéquation avec l’appétit du président Altrad.
Les Revanchards
C’est le club des 5 prétendants qui ont manqué leur saison passée et qui voudront se racheter cette année !
Avec deux revers à domicile en 1/4 de finale de HCup et en barrage de Top 14, le Racing est passé à côté de sa saison alors que la formation francilienne affichait probablement le plus bel effectif de son histoire. Jacky Lorenzetti espérera un rebond avec le seul Laurent Travers aux manettes, privé de son habituel duettiste Laurent Labit qui a renforcé le staff du XV de France.
Le Stade Français à la croisée des chemins
L’autre club parisien, le Stade Français, voudra aussi se remettre d’un dernier exercice tant décevant sur le terrain (8ème) qu’agité en coulisses. Le milliardaire allemand Hans Peter Wild n’a pas hésite à frapper fort cet été en se séparant de plusieurs anciens (Parisse, Camara, Flanquart) et à sortir une nouvelle fois le chéquier pour attirer du lourd comme le capitaine argentin Matera ou le phénomène fidjien Naivalu. Les Stadistes sont ambitieux et ne se voient pas une nouvelle saison hors du Top 6.
L’ambition est de retour sur la Rade
Dans le Var, un autre président à la forte ambition partage bien cet avis et ne s’imagine pas de nouveau passer l’année dans le ventre mou. Après une saison dite de transition, le RC Toulon de Mourad Boudjellal mise sur l’éclosion de sa jeunesse dorée (Carbonel, Gros) et sur un recrutement prometteur (Etzebeth, Milner-Skudder, Serin, Tolofua, Hériteau plus le joker anglais Ben Te’o) pour retrouver l’Europe et les phases finales.
Enfin le champion 2018, Castres, qui a manqué sa fin de saison dernière et qui a perdu Christophe Urios mais dont l’effectif a peu bougé, et Bordeaux, qui a réussi à attirer … Christophe Urios pour enfin panser ses plaies mentales, ne voudront pas non plus manquer le wagon du Top 6.
Et pour le maintien…
Pendant que les grosses cylindrées se battront pour toucher en fin de saison le précieux bout de bois, Pau, Agen, Bayonne et Brive lutteront ardemment pour rester dans l’élite.
La Section tentera de se racheter après une saison très décevante, marquée par le départ du manager Simon Mannix et par des déboires extra-sportifs.
Les Lot-et-Garonnais essaieront, eux, de se remettre une nouvelle fois du départ de leur jeunesse dorée (Béthune, Miquel, Hériteau, Laporte) en privilégiant un jeu tourné vers l’offensive pour s’en sortir.
Tandis que les promus basques et corréziens miseront sur leur fougue et leurs formidables publics pour ne pas faire l’ascenseur.
Notre pronostic pour le Top 6 :
Clermont, Toulouse, Racing 92, Toulon, Lyon et Montpellier
Le programme de la 1ère journée :
Agen-Toulon (Samedi 18h)
Castres-Montpellier (Samedi 18h)
Lyon-Stade Français (Samedi 18h)
Pau-Brive (Samedi 18h)
Racing 92-Bayonne (Samedi 18h)
Bordeaux-Toulouse (Samedi 20h45)
Clermont-La Rochelle (Dimanche 16h50)
A vos pronostics !