La finale de la Coupe d’Europe opposera les Toulousains, quadruples vainqueurs du trophée, aux novices Rochelais, éclatants tombeurs du Leinster. Rendez-vous le 22 mai prochain à Twickenham pour placer un roi Français sur le trône européen !
Toulouse à l’expérience
Pour la huitième fois de son histoire, le Stade Toulousain s’est qualifié pour l’ultime manche de la Champions Cup en disposant de valeureux Bordelais à l’issue d’une partie décevante. Multipliant les fautes de main et les mauvais choix, les protégés d’Ugo Mola n’ont pas réalisé leur meilleure prestation de la saison loin de là. L’enjeu a pris le pas sur le jeu, et il a fallu attendre le dernier quart d’heure pour que les Toulousains creusent l’écart sur leurs voisins aquitains dont la préparation avait été largement perturbée par les cas de Covid.
On évoque souvent le talent et l’insouciance de la jeunesse toulousaine mais samedi c’est bien l’expérience de quelques vieux grognards qui a permis aux Haut-Garonnais de surmonter leur fébrilité. Devant, les All Blacks Jerome Kaino (38 ans) et Charlie Faumuina (34 ans) ont été formidables de présence et d’ardeur au combat tandis que dans les lignes arrières c’est l’aîné Pita Ahki (28 ans) qui a régné sur les débats, confirmant qu’il est le 3/4 centre toulousain le plus influent depuis Yannick Jauzion.
En quête d’un 5ème sacre européen, qui en ferait le club le plus titré sur la scène continentale, Toulouse pourra assurément compter sur ses vieux, et gageons que sa jeunesse saura cette fois-ci se libérer à l’image d’un Antoine Dupont, auteur de l’essai décisif (72ème), et qui a terminé la demi-finale en boulet de canon.
La Rochelle, éclatant novice
Malgré l’absence de son 16ème homme, l’extraordinaire public de Marcel-Deflandre, les Rochelais ont réalisé une de leurs plus grandes performances de leur histoire en terrassant le Leinster, quadruple vainqueur de la compétition, et en se qualifiant ainsi pour leur première finale dans la plus prestigieuse des coupes européennes.
L’exploit des Maritimes est d’autant plus éclatant que c’est devant qu’ils ont construit leur succès, prenant nettement le dessus sur le redoutable pack irlandais. Le huit rochelais a réalisé un match époustouflant, symbolisé par la prestation XXL du deuxième-ligne australien Will Skelton dont la puissance a causé d’énormes dégâts dans la défense des Leinstermen et auteur de l’essai du break en fin de match (74ème).
Demi-finaliste du dernier Top 14 (en 2019), La Rochelle confirme saison après saison sa montée en puissance, s’appuyant sur la régularité de ses cadres Vito, Kerr-Barlow, Botia, Atonio et Gourdon, l’affirmation de ses jeunes internationaux Alldritt et Bourgarit, et sur l’efficacité d’un recrutement réussi avec les Dulin, Leyds, Rhule en plus du monstrueux Skelton.
Bref les novices Jaunes et Noirs joueront leur carte à fond face à des Toulousains qui ont gagné les 3 précédentes finales les ayant opposé à un autre club tricolore (Perpignan en 2003, Stade Français en 2005 et Biarritz en 2010). Ca promet un grand spectacle entre les 2 leaders du Top 14, comme quoi ce sont bien les meilleures équipes du moment qui se disputeront le trône Européen à Twickenham.