La quinzième édition de l’Euro de football débute ce soir avec le match inaugural qui opposera la France à la Roumanie (21h sur TF1 et BeIN Sports). Revue des forces en présence en espérant que la bande à Lloris égalera la bande à Platini qui avait brillamment remporté le dernier Euro organisé sur le sol français en 1984.
QUELS FAVORIS ?
Pour ce premier Euro à 24 équipes, 4 nations se dégagent parmi les prétendants au titre continental avec chacune des arguments à faire valoir et des incertitudes à balayer.
LA FRANCE :
La troupe de Didier Deschamps ne cache pas ses ambitions, elle veut « aller au bout ». On peut y croire.
Les + :
- L’habitude de triompher à domicile : les Bleus ont gagné les 2 derniers tournois internationaux organisés en France (Euro 1984 et Mondial 1998).
- Un potentiel offensif comme jamais vu depuis la période dorée 1982-1986
- Un tableau aisé jusqu’en ¼ de finale
- Un coach qui a gagné partout où il a officié
Les – :
- Pas de titre sans une arrière-garde sécurisante : jamais sereine depuis 2 ans, la défense est de plus fragilisée par les absences de Varane et de Sakho
- La pression de l’évènement : comment cette jeune équipe va répondre aux attentes de tout un pays alors qu’elle n’a pas joué un match à enjeu depuis le Brésil ?
- Les absences de dernière minute (Varane, Diarra, Sakho) et la gestion chaotique de l’affaire Benzema-Valbuena
L’ALLEMAGNE :
La « Mannschaft » veut imiter la France (1998-2000) et l’Espagne (2010-2012) en réussissant le doublé Coupe du monde-Euro. Toujours redoutable.
Les + :
- Une constance remarquable : toujours présente dans le dernier carré de toutes les compétitions internationales depuis la coupe du Monde 2006
- Un vécu commun important avec 14 des 23 joueurs qui étaient présents au Brésil en 2014
- Un gardien (Neuer) et un attaquant (Muller) de classe mondiale
- Et comme le disait Gary Lineker « le football est un sport qui se joue à 11 contre 11, et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne. »
Les – :
- La retraite de Lahm qui la prive de son capitaine et du leader de sa défense
- La méforme et les blessures de Schweinsteiger qui était le lieutenant de Lahm ces dernières années en sélection
- Peu d’options en attaque (Gomez seul avant-centre de métier) suite au forfait de dernière minute de Reus
L’ESPAGNE :
Les joueurs de Del Bosque visent un troisième sacre européen consécutif. La tâche est ardue mais est dans les cordes de la Roja.
Les + :
- Un vivier incroyable : malgré les retraites de Xavi et Xabi Alonso, la mise sur le banc de Casillas, des nouveaux sont arrivés comme de Gea et Morata, et il reste toujours les Ramos, Busquets, Silva et l’incontournable Iniesta
- L’alchimiste Del Bosque : véritable maître en la matière pour apaiser les tensions entre les joueurs du Real, du Barca et de l’Atletico
Les – :
- Les éternelles tensions entre barcelonais et madrilènes illustrés par les frictions chroniques entre Piqué et Sergio Ramos
- Un groupe renouvelé qui a perdu en expérience avec moins de 20 sélections pour 15 des 23 joueurs retenus
- Quel état de fraicheur après une saison en club qui vient à peine de s’achever pour les sélectionnés des deux clubs de Madrid ?
LA BELGIQUE :
Des 4 favoris c’est la seule nation qui n’a jamais gagné l’Euro. Saura t’elle compenser par son talent son manque de vécu des grandes compétitions ?
Les + :
- Des joueurs cadres qui évoluent dans les plus grands clubs européens
- Une expérience renforcée avec une coupe du monde 2014 réussie
- Un potentiel offensif impressionnant … sur le papier à l’image de ses 4 avants-centre de niveau européen (Lukaku, Benteke, Batshuayi et Origi)
Les – :
- L’absence de Kompany, le capitaine et le leader de la défense des Diables Rouges
- La saison ratée de Hazard, qui est passé complètement à côté cette année en club
- Une poule relevée (Italie, Eire et Suède) et un tableau semé d’embûches (avec la possibilité de retrouver l’Allemagne en ¼ et la France en ½ )
QUELS OUTSIDERS ?
Juste en retrait du peloton des favoris, 2 nations à prendre très au sérieux et qui auront leur mot à dire :
L’ANGLETERRE :
Et si la sélection des Three Lions surfait sur la réussite de Leicester ? Elle en a les moyens :
Les + :
- La jeunesse au pouvoir : fini la génération des Gerrard, Terry, Lampard qui n’a jamais gagné un titre international, rarement une équipe anglaise n’aura été autant rajeunie avant un tournoi international avec du talent à revendre (Kane, Alli, Sterling and co)
- Une pléthore d’options offensives avec la révélation Vardy, le sang-froid de Sturridge
- Le plein de confiance après un groupe de qualification survolé avec 10 victoires en 10 matches
Les – :
- Une défense centrale Cahill-Smalling peu rassurante
- Quel Rooney ? dans une position plus reculée et moins influente, saura t’il se mettre au diapason de ses jeunes coéquipiers ?
- L’inexpérience des grands tournois pour cette jeune équipe
- La malédiction des séances des tirs aux buts : depuis 1990, l’Angleterre a disputé 7 séances de tirs aux buts et a perdu 6 fois !
LA CROATIE :
Une grosse cote à ne pas sous-estimer :
Les + :
- Du talent, beaucoup de talent notamment au milieu de terrain avec le madrilène Modric et le barcelonais Rakitic
- Le souvenir de 1998 : La France leur avait réussi il y a 18 ans avec une très belle 3ème place au final
- Une défense peu perméable avec seulement 5 buts encaissés lors des qualifications
Les – :
- Un banc nettement moins bien fourni que les autres prétendants
- Une poule piégeuse (Espagne, République Tchèque, Turquie)
- La fraicheur des cadres Modric et Rakitic après leur éreintante saison espagnole
LES INCONNUS
On ne peut les écarter des vainqueurs possibles, mais elles n’ont pas apporté toutes les garanties ces derniers mois.
L’ITALIE :
Jamais aussi redoutable que lorsqu’elle n’est pas attendue :
Les + :
- Une défense ultra expérimentée avec la bande des 4 de la Juve (Buffon, Barzagli, Bonucci, Chiellini)
- Peu de pression : la sélection transalpine arrive « tranquillo » alors que tous les regards sont tournés vers les favoris français ou allemands
- Le sens tactique aiguisé d’Antonio Conte
Les – :
- L’absence de Verratti le génial maître à jouer à laquelle s’est rajoutée celle de Marchisio
- Une poule relevée
- Peu de talents et une attaque qui ne fait pas peur : Pelle, Zaza, Immobile and co ça fait même moins frissonner que le fantasque (et absent) Super Mario Balotelli !
LE PORTUGAL :
Si Cristiano est en état …
Les + :
- Quand Cristiano va, tout va !
- Un milieu de terrain qui s’est renforcé avec l’éclosion de jeunes talents (Wiliam Carvalho, Sanches)
- Un groupe facile en théorie (Islande, Autriche, Hongrie)
- Le soutien de la large communauté portugaise vivant dans l’Hexagone
Les – :
- Une défense qui inquiète avec des gardiens qui n’ont jamais rassuré dans les grands tournois (ce serait peut-être mieux avec le lyonnais Lopes !) et un Ricardo Carvalho (38 ans) qui a fait par moment son âge en Ligue 1
- Un effectif avec 2 attaquants seulement (Eder et Ronaldo)
- Des espoirs déçus : souvent attendue depuis les années 2000 et jamais gagnante…
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