En annonçant son départ du Real Madrid jeudi dernier après 29 mois passés sur le banc des Merengue, Zinedine Zidane a ébranlé la planète football mais est resté fidèle à ses principes : gagner oui, mais pas à n’importe quel prix. Les prochaines conquêtes du Real lui auraient été trop coûteuses humainement, il a préféré s’effacer après 3 Ligues des Champions remportées consécutivement. Magistral.
1998-2018, vingt ans déjà que nos Bleus sont devenus champions du Monde, et lui, leur plus belle étoile, continue de suivre sa destinée victorieuse. Génie du jeu, il a su devenir le taulier du vestiaire et gagner sur un nouveau terrain où on ne l’attendait pas.
Dans le destin prodigieux de Zinedine Zidane, deux valeurs ne doivent pas être banalisées : l’humilité et le travail.
On a longtemps raillé sa réserve et sa timidité, mais elles étaient dissimulées sur une humilité déconcertante pour un tel talent.
Talent et humilité
Zidane était un formidable joueur et compétiteur, mais en restant toujours au service du collectif. Peu de gestes superflus, la recherche de l’efficacité pour vaincre avec ses potes. Pour gagner il était prêt à se sacrifier comme tout au long de ces années passées sur le côté gauche du Real pour équilibrer un édifice galactique précaire. Ou à refuser le brassard de capitaine de l’Equipe de France que Jacques Santini lui tendait lors de sa prise de fonction en 2002 pour préserver Marcel Desailly qui le méritait plus selon lui au nom de son ancienneté en Bleu. Des petits signes qui en disent grand sur une personnalité riche et soucieuse de l’intérêt général.
Après avoir raccroché les crampons en 2006, à l’issue d’une finale de Coupe du Monde qu’il a quittée prématurément, nerveusement usé par une campagne pendant laquelle il a littéralement porté les Bleus sur ses épaules, il a cherché sa voie pendant de longs mois au sein de la prestigieuse Maison Blanche. Le président Pérez lui a permis de se familiariser patiemment avec les arcanes d’un grand club.
Retrouver le terrain pour se dessiner un nouvel avenir
Mais le terrain, la compétition, l’odeur des vestiaires lui ont rapidement manqué.
Dans l’ombre d’Ancelotti et de Mourinho, l’ex-star de l’entrejeu a appris en acceptant d’être un second, besogneux, effacé, pour un jour retrouver la lumière.
A Limoges pendant deux années de Master, ne désirant aucun passe-droit, il a rejoint, avec appréhension et application, les bancs d’une école qu’il avait quittée dès la cinquième.
Et enfin, pour valider sa nouvelle voie, il a entraîné la Castilla, l’équipe réserve du Real.
Si le talent peut être assimilé à un don du ciel, la trajectoire de Zizou doit aussi à un travail méthodique pour se donner toutes les chances de réussir.
Sa seconde carrière est ainsi déjà un succès, là où celle d’autres géants comme Pelé, Maradona n’a jamais décollé.
Un 3ème sacre européen en guise d’au-revoir
Après de nombreux succès inauguraux (8 titres remportés en 1 an et demi), sa troisième saison à la tête du Real a été la compliquée. Rapidement les Merengue ont été largués en Liga, puis piteusement éliminés de la Coupe du Roi par Leganés. Zidane commençait à essuyer ses premiers sifflets, et la direction Madrilène voulait renforcer l’équipe avec de nouvelles recrues.
Dans le secret du vestiaire, ZZ, redevable de ce que ses joueurs lui avaient apporté lors de ses deux premières saisons, a alors prôné l’union sacrée. Pas de nouvelles recrues pour prendre la place de ses titulaires habituels si le groupe arrivait à se remobiliser pour aller chercher une troisième Ligue des Champions consécutive. Son équipe était clairement moins dominante que la saison passée, passant entre les gouttes contre la Juve et le Bayern, mais elle fut suffisamment unie pour aller au bout en disposant de Liverpool en finale.
Zidane avait réussi une dernière fois à fédérer son vestiaire. Mais il savait que les prochaines conquêtes auraient nécessité une profonde revue d’un effectif vieillissant à l’image de Cristiano Ronaldo, moins décisif que les saisons passées. Alors il a décidé de partir car il n’était plus l’homme de la situation, celui qui aurait dû se séparer de compagnons, qui l’ont accompagné pendant 3 épopées victorieuses, pour faire la place à des arrivants apporteurs d’une nouvelle énergie.
Ainsi est Zinedine Zidane, qui a soigné sa sortie du Real comme il a jusqu’ici mené sa barque : avec talent, méthode et humanité. Plus qu’un champion, un grand homme assurément.
Coucou,
J’adore ton article, je suis un grand fan de Zinedine Zidane depuis ma plus tendre enfance ! Je trouve qu’il a beaucoup de talents à la fois en tant que footballeur et entraîneur.
C’est très sympa, merci beaucoup. J’espère juste qu’il ne connaîtra pas une année trop difficile cette année, ce ne sera pas une saison évidente au Real avec un effectif vieillissant…