C’était l’esthète du basket-ball français, le joueur dont les statistiques n’ont jamais traduit son importance sur les planchers et dans la vie de groupe. Après 247 sélections sous le maillot bleu, comme sa maman Elisabeth Riffiod, des titres à la pelle, Boris Diaw a choisi de tirer sa révérence. Ciao l’artiste !
Pour commencer, je ne suis pas le plus grand spécialiste du ballon orange je dois l’avouer.
Comme beaucoup d’ados de ma génération, je m’y étais beaucoup intéressé au début des années 90, passionné par les duels épiques entre les Lakers de mon idole Magic et les Bulls de son altesse MJ, et par la Dream Team de 92, la vraie, l’unique.
Avec la fin de l’adolescence et les retraites des 2 MJ’s, mon intérêt s’était peu à peu dissipé. La NBA était devenue la ligue des Big Men (Shaq, Hakeem and co), plus puissante moins flamboyante.
Il s’est finalement ravivé dans le sillage des enfants de Zadar, le nom donné à cette génération dorée, championne d’Europe juniors en Croatie en 2000 et qui a écrit pendant près de 20 ans la plus belle page de l’histoire du basket français. 2 leaders l’ont principalement incarnée : Tony Parker et Boris Diaw.
Parker la vedette et Diaw le serviteur
TP en a été son icône, sa vedette auprès du grand public. Meneur des San Antonio Spurs dès ses 19 ans, quadruple champion NBA, il a été la plus belle étoile d’un basket tricolore renaissant.
Boris Diaw en a été son plus fidèle serviteur. Capitaine exemplaire avec ses 191 brassards, il a démontré un amour pour le maillot bleu sans faille malgré les saisons éreintantes outre-Atlantique. Jamais il n’aura ainsi séché les compétitions internationales estivales, repoussant la fatigue pour les quêtes tricolores.
Véritable couteau suisse, capable aussi bien de remonter la balle que de poser des écrans en tête de raquette, il n’a jamais été la vedette des feuilles de marque, mais c’était lui la boussole de la génération Parker, le liant entre les stars millionnaires et les soldats de l’ombre. Avec en point d’orgue le premier titre de champion d’Europe, chez les hommes, pour les Bleus en 2013.
La NBA, adepte d’un jeu individualisé, a parfois incompris son altruisme, son jeu tourné vers le collectif et la recherche de la passe pour un partenaire mieux placé. Mais les coaches les plus intelligents à l’instar de Greg Popovich ont perçu son talent différent pour en faire un de leurs hommes de base, comme le Pop lors du titre NBA des Spurs en 2014.
Certes avec l’âge il s’était fait moins aérodynamique, moins vertical mais sa science du jeu, elle, restait en faisant un phare protecteur et bienveillant des lieutenants amenés à reprendre le flambeau, les Batum, Fournier et Gobert.
Avec le retraite de Boris Diaw, le basket français perd un monument et voit peu à peu se fermer une des plus belles pages de son histoire. C’était beau c’était Diaw !
Photo Boris Diaw ©UNSS.org