Parfaitement entrée dans sa Coupe du Monde face à la Corée du Sud (4-0), l’Equipe de France féminine rêve d’imiter son homologue masculine sacrée en Russie il y a un an. Les raisons d’y croire sont nombreuses, mais la concurrence sera féroce.
Une bonne chose de faite ! Cela faisait deux ans que nos footballeuses attendaient ce moment et elles l’ont parfaitement appréhendé. Menées par leurs taulières Eugénie le Sommer, Wendie Renard et la capitaine Amandine Henry, les Françaises ont largement dominé leurs adversaires Coréennes et ont idéalement lancé leur Mondial.
Les taulières de Lyon
Ce match d’ouverture réussi a mis en exergue les forces de l’Equipe de France.
Pour commencer un axe défensif de haut niveau composée des 3 Lyonnaises, Mbock, Renard et la capitaine Henry. Dominatrices sur la scène européenne avec Lyon (quadruple champion d’Europe en titre), elles donnent le ton physiquement, tactiquement, et forment l’assurance tous risques des Bleues.
En attaque, les Françaises peuvent compter sur leur métronome Eugénie Le Sommer, qui a inscrit hier son 75ème but sous le maillot tricolore. L’attaquante de l’OL, âgée de 29 ans, sera la leader d’une ligne offensive très rajeunie depuis l’arrivée de Corinne Diacre à la tête de la sélection. A l’instar d’Aimé Jacquet en 1998 ou de Didier Deschamps l’an passé, la sélectionneuse a fait le pari de la jeunesse offensivement et des talents ont éclos comme l’ailière de Lyon, Delphine Cascarino, 22 ans, possible révélation du tournoi, ou l’avant-centre de Montpellier Valérie Gauvin, 23 ans.
Le mélange de l’expérience et de la jeunesse, la qualité de jeu affichée lors des matchs amicaux (13 victoires lors des 14 dernières rencontres), l’ossature lyonnaise de l’effectif et l’avantage de jouer à domicile font incontestablement des Bleues une des nations favorites à la victoire finale.
Un parcours semé d’embûches
Cependant, plusieurs obstacles se dresseront sur le dessein des Françaises.
Tout d’abord les Françaises elles-mêmes ! Depuis leur demi-finale surprise en Allemagne lors de la Coupe du Monde 2011, les Bleues sont rentrées bredouilles de toutes les compétitions internationales auxquelles elles ont participé. Et avec chaque fois la frustration de ne pas avoir été battues par plus fortes, mais d’avoir subi le poids des événements lors des matches décisifs (contre le Japon et le Canada aux JO de 2012 et de 2016, contre l’Angleterre lors de l’Euro 2017). Solidité mentale et concentration constante seront cette fois-ci indispensables pour aller au bout de leurs rêves. Ce sont les maîtres-mots de Corinne Diacre depuis son intronisation.
Les Françaises devront aussi faire face à une concurrence redoutable, cinq autres équipes se détachant pour remporter cette 8ème Coupe du Monde.
Tenantes du titre, les Etats-Unis seront de nouveau les grandes favorites de cette édition 2019. Emmenées par leur attaquant star Alex Morgan, qui a évolué à Lyon en 2017, elles se sont considérablement rajeunies depuis leur titre de 2015, puisant dans leur inépuisable réservoir de talents (plus de 2 millions de filles pratiquent le football aux USA), mais semblent tout de même moins hors de portée qu’il y a 4 ans. Elles pourraient croiser le chemin des Bleues dès les quarts de finale pour un rendez-vous explosif.
L’Allemagne, championne Olympique à Rio en 2016, sera également une très sérieuse prétendante. Seule nation à avoir battu l’Equipe de France depuis un an (victoire 1-0 en mars dernier), elle dispose de sérieux atouts athlétiques et offensifs avec la bagatelle de 38 buts marqués lors des 8 matches d’éliminatoires.
Enfin, juste derrière en embuscade, les Anglaises, entraînées par l’ancien international Phil Neville, les Japonaises, vice-championnes olympiques en titre, et les Néerlandaises, titrées à la surprise générale à domicile lors de l’Euro 2017, seront également de redoutables challengers pour nos Tricolores.
Les Françaises ont réussi leur entrée en matière en se montrant à la hauteur de l’événement. Le chemin sera long jusqu’au grand soir tant espéré du 7 juillet, mais les premières impressions sont bonnes et se révèlent souvent décisives pour écrire de très belles histoires, comme un rêve tout en Bleu(e) !
Photo Une Equipe de France ©MAX PPP