En quête d’un trophée majeur depuis 1966, l’Angleterre n’est plus qu’à deux marches de la délivrance attendue par tout un peuple !
Une si longue attente de 55 ans
55 ans… cela fait 55 longues années que l’Angleterre attend de connaître l’ivresse d’une victoire finale dans une compétition internationale et jamais peut-être elle n’a semblé aussi proche de la délivrance.
La bande de Harry Kane affrontera mercredi en demi-finale l’héroïque Danemark chez elle à Wembley devant 60 000 spectateurs en liesse tant l’attente est devenue pesante dans la nation où « football’s coming home » comme chantent ses supporters.
A trois reprises, la perfide Albion crut enfin vaincre la malédiction, mais elle finit par buter à chaque reprise sur l’avant-dernière marche. Deux fois son bourreau fut allemand avec des défaites concédées à l’issue de la séance des tirs au but, ce qui fit dire à l’ancien international anglais Gary Lineker cet adage resté célèbre : « Le football est un sport simple : 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes et à la fin, les Allemands gagnent ».
Lors du Mondial 1990 c’est l’idole marseillaise Chris Waddle qui expédia son penalty dans le ciel romain face à l’Allemagne réunifiée tandis que lors de l’Euro 1996 organisé à la maison c’est l’actuel sélectionneur Gareth Southgate qui vit son tir au but arrêté par le gardien allemand Köpke.
Enfin en 2018, c’est la surprenante Croatie qui la priva d’une finale mondiale face aux Bleus dans une rencontre longtemps dominée par les Three Lions et qui leur échappa dans les prolongations.
Et encore on n’évoque pas par pitié pour nos voisins d’Outre Manche les cinq quarts de finale où ils trébuchèrent (Coupes du Monde 1986, 2002 et 2006, Euros 2004 et 2012). Trop c’est trop.
La patte Southgate
Confiance aux jeunes
En se qualifiant pour une seconde demi-finale consécutive, Gareth Southgate, devenu sélectionneur en novembre 2016, a rendu sa fierté à un peuple et à une sélection qui restait sur un retentissant échec lors du dernier Euro face à l’Islande (1-2). L’ancien défenseur, riche de son expérience à la tête des Espoirs, n’a pas hésité à donner un grand coup de jeune à une formation alors vieillissante. En incorporant les Bellingham (18 ans), Saka (19 ans), Foden, Sancho (21 ans), Rice et Mount (22 ans), tous titulaires dans de grands clubs, il a démontré à la conservatrice Angleterre que le talent n’attend pas les années.
La première grande réussite de Southgate, outre cet afflux de jeunes affamés, aura été de les associer à une colonne vertébrale solide composée de ses joueurs les plus expérimentés, le gardien Jordan Pickford (27 ans), fantasque avec son club d’Everton mais invincible jusqu’ici dans cet Euro, la défense Walker (31)-Stones (27)-Maguire (28)-Shaw (26), le milieu de terrain revenant de blessure Jordan Henderson (31) et le terrible duo d’attaque Kane (28)-Sterling (26).
Des options tactiques qui fonctionnent
La deuxième réussite de Southgate aura été, malgré la pression des médias anglais, de prendre le temps de bâtir plusieurs schémas tactiques afin de rendre son équipe moins prévisible. Longtemps engoncés dans leur sempiternel 4-4-2, les Three Lions peuvent à présent aussi bien évoluer en 3-4-3 comme ce fut le cas lors de la victoire historique contre l’Allemagne en huitième que repasser en 4-3-3 pour terrasser l’Ukraine en quart de finale. Cette richesse tactique est une nouvelle arme que les Anglais auraient bien tort de se priver pour espérer soulever le trophée Henri Delaunay dimanche prochain.
L’alignement des planètes
C’est un euphémisme pour conclure : tous les voyants anglais sont au vert à l’orée de ces demi-finales !
Sa défense n’a encaissé aucun but depuis le début de la compétition. Son milieu ne fait pas parler de lui mais abat un travail de l’ombre considérable, enfin son attaque est en feu comme en attestent les 6 buts inscrits lors des 2 derniers matchs, dont 3 pour le seul Harry Kane.
Elle est également venue à bout de sa bête noire, l’Allemagne et enfin la phase finale a lieu dans son antre de Wembley ! Nothing can really happen to her !
Ainsi lancée l’Angleterre n’a pas envie de laisser passer sa chance de trouver enfin des successeurs aux Moore, Banks, Hurst et aux frères Charlton, victorieux en 1966. Et pour une fois on aimerait bien que nos meilleurs ennemis aillent au bout !
Credits Une Harry Kane ©Skysports.com