Décevante, l’Equipe de France a dû se contenter hier d’un match nul face à une courageuse Hongrie. Les Bleus restent en tête de leur groupe mais devront se ressaisir mercredi face au Portugal pour assouvir leurs ambitions dans cet Euro.
Impressionnants collectivement et physiquement mardi face à l’Allemagne, les hommes de Didier Deschamps ont déçu hier dans la fournaise de Budapest et confirmé leurs difficultés récurrentes à faire le jeu face à un adversaire replié dans son camp. Comme face à l’Ukraine en mars dernier en éliminatoires pour le Mondial 2022, les Bleus ont ronronné, incapables de changer de rythme, de trouver la profondeur nécessaire pour mettre à mal un bloc adverse bas. La responsabilité en est partagée entre toutes les lignes d’une équipe qui n’a pas justifié sa position de favorite au titre continental.
La défaillance du milieu de terrain
Le premier à blâmer pour cette absence d’intensité est un entrejeu, souverain face aux Allemands, et qui hier a été incapable de donner la verticalité indispensable dans ce type de confrontation. Hormis Kanté une nouvelle fois irréprochable, ses deux autres acolytes ont sombré. On a ainsi retrouvé le Rabiot nonchalant, irritant, avare de changements de rythme et d’appels en profondeur, se contentant de jouer latéralement et ne libérant pas d’espace pour les débordements de Digne pourtant aligné pour sa qualité de centre face à un adversaire replié.
Quant à Paul Pogba, si brillant mardi, il a malheureusement corroboré hier son incapacité à enchaîner les prestations de haute volée. Le constat est cruel mais comment le Mancunien peut-il passer en 4 jours d’une prestation 5 étoiles à une bouillie de match où ses longs compas ont semblé constamment s’accrocher dans les mailles hongroises ? Rageant.
Benzema pas d’attaque
La défaillance de l’entrejeu français a été marquante, mais elle ne doit également pas occulter la piteuse prestation d’une ligne d’attaque qui a compliqué la tâche des Français en ne concrétisant pas leur domination à la demi-heure de jeu. Car les tricolores ont bien eu les occasions pour se mettre à l’abri mais la maladresse de Karim Benzema les en a empêchés.
Revenu par la grande porte pour cet Euro, le Madrilène a ranimé hier les mauvais souvenirs de sa précédente histoire avec les Bleus, en se montrant pataud et incapable de convertir notamment l’offrande de Mbappé alors qu’il était seul dans la surface hongroise. Ses premières performances pour son retour en EDF avaient été encourageantes et conforté la décision de Deschamps de le rappeler, son match à Budapest va forcément raviver la concurrence avec Olivier Giroud qui n’a jamais démérite en Bleu. A suivre.
Le naufrage de Pavard
Enfin, dans une ambiance digne de la Coupe de France avec un public hôte incandescent, dans laquelle il ne faut surtout pas laisser le petit marquer et créer les conditions de l’exploit, les Français ont failli défensivement. La déficience est venue logiquement du côté droit de l’arrière-garde où Benjamin Pavard a connu un après-midi cauchemardesque. Déjà averti pour une multiplication de fautes, le Munichois s’est fait prendre, ainsi que Varane, par le une-deux hongrois, oubliant de fermer l’intérieur à Fiola qui gagna ensuite son face à face avec Lloris.
Le back four tricolore si robuste face aux Allemands, et dont la performance est encore rehaussée par les 4 buts encaissés hier par les Portugais, a fauté notamment à droite et on n’a pas compris l’obstination de Didier Deschamps à maintenir Pavard sur le terrain alors que la menace d’un deuxième carton jaune a plané tout au long de la seconde mi-temps. Enigmatique.
Le sélectionneur, peu inspiré hier, nous doit aussi une revanche à l’issue d’une prestation qui a démontré que cet Euro sera loin d’être un long fleuve tranquille pour les Bleus.
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