La mainmise de Paris, le renouveau de l’OM, la confirmation de Rennes, les déboires de Lyon, le naufrage de Toulouse… Au Café des Sports distribue les bons et les mauvais points à la mi-temps de la saison 2019-2020 de Ligue 1.
La trêve de Noël est traditionnellement l’occasion de dresser un premier état à mi-championnat des forces en présence et de les évaluer par rapport aux pronostics d’avant-saison.
Les très bons élèves
La domination de Paris
Moins impressionnant que sur la première partie de saison dernière (45 points en 18 journées contre 47 unités en 17 rencontres l’an passé) et ayant déjà concédé trois revers, le PSG domine néanmoins largement son sujet. Le 4-0 infligé à l’OM fin octobre a prouvé sa capacité à se motiver pour les grands rendez-vous. Et le mois de décembre a démontré que le 4-4-2 de Tuchel, lorsque les attaquants parisiens sont disciplinés tactiquement, peut être l’arme fatale pour enfin faire passer au club de la capitale le stade des huitièmes de finale en Ligue des Champions. La L1 est d’ores et déjà promise aux Parisiens, mais à Mbappé, Neymar and co de continuer à œuvrer pour que le club cinquantenaire en 2020 connaisse enfin le goût des grandes soirées européennes au printemps.
Marseille de retour au premier plan
Derrière le PSG, l’OM est un solide dauphin ayant fini 2019 en boulet de canon en récoltant 22 points sur 24 possibles. Villas-Boas a réussi à remobiliser un effectif qui avait raté son dernier exercice, symbolisé par le retour en forme des tauliers Mandanda et Payet, et à intégrer parfaitement les trois recrues du mercato estival (Gonzalez, Rongier, Benedetto). La C1 tend les bras au club phocéen !
Rennes sur sa lancée
Après un début de saison passable, le Stade Rennais a, lui aussi, terminé l’année tambour battant. Cinq victoires consécutives ont permis aux hommes de Julien Stéphan d’être sur le podium à mi-course (avec un match en retard). Avec une ou deux arrivées pour renforcer l’effectif, les coéquipiers de l’épatant Eduardo Camavinga, révélation de cette première partie de saison, peuvent tout à fait conserver leur place dans le trio de tête.
Nantes et Reims, heureuses surprises
Avec à sa tête le druide Christian Gourcuff, les Nantais, 5ème, ont effectué une première partie de saison très consistante, se montrant de plus en plus convaincants dans le jeu. Davantage de présence offensive pour exploiter les envolées du virevoltant Moses Simon leur permettrait de pouvoir prétendre jouer les premiers rôles jusqu’au bout.
Enfin les surprenants Rémois, 6ème, ont réussi l’exploit de s’imposer chez les trois premiers lors de la phase aller ! La formation champenoise s’appuie en outre sur la meilleure défense des cinq grands championnats (10 buts encaissés seulement à la trêve) parfaitement dirigée par le portier serbe Rajkovic.
Les bons élèves
Lille doit mieux s’exporter
Malgré une déroute concédée sur la Principauté pour clôturer 2019, les Lillois, 4ème, restent en embuscade au classement. Les hommes de Christophe Galtier devront se montrer plus performants à l’extérieur (4ème plus mauvaise équipe avec 5 points pris seulement) pour espérer monter à nouveau sur le podium en fin de saison. Offensivement les Dogues continueront de s’appuyer sur le Nigérian Victor Osimhen, très belle trouvaille du dernier mercato nordiste.
Les Angevins de l’excellent Stéphane Moulin, 8ème, ont longtemps été dans le top 5 avant de faiblir un peu sur la fin d’année. Une nouvelle fois le club de l’Anjou a réussi son intersaison en recrutant malin et sera un sérieux outsider sur la phase retour.
Tout comme le Montpellier, 9ème, des duettistes Laborde-Delort qui a juste besoin de mieux performer hors de ses bases (0 succès en 9 déplacements) pour accrocher le bon wagon.
Brest ne devra pas s’endormir
Après un début de saison décevant, marqué par son élimination en Coupe d’Europe, Strasbourg, 11ème, a réussi sa fin d’année, enchaînant trois victoires, pour terminer aux portes des la première partie du classement.
Enfin, les promus Brestois, 15ème, n’ont pas manqué leur retour dans l’élite. Ils devront attaquer 2020 sur les mêmes bases pour s’éviter un printemps angoissant.
Peuvent mieux faire
Monaco sauvé par son attaque
Après un début d’exercice chaotique, Monaco, 7ème, a progressivement regagné le premier tiers du classement, mais reste loin des ambitions de podium de sa direction russe. En danger, Leonardo Jardim a pu heureusement compter sur l’efficacité de Wissam Ben Yedder (meilleur buteur de la L1 avec 13 réaisations) pour maintenir ses troupes dans le coup (à 5 longueurs de Rennes, 3ème) et compenser les errances d’une défense trop perméable (26 buts déjà concédés).
Bordeaux et Nice en quête de constance
Passé sous gouvernance britannique avec l’arrivée du groupe Ineos à sa tête, Nice, 10ème, a longtemps peiné lors de la phase aller. Les recrues sont arrivées en toute fin de mercato et Patrick Vieira a mis du temps à trouver la bonne carburation. Les 7 points pris lors des 3 dernières journées avant la trêve laissent augurer d’un meilleur second semestre pour les Aiglons.
Sur le podium à l’issue de la 16ème journée, les Bordelais, 13ème, ont malheureusement concédé trois revers consécutifs qui les a faits rentrer dans le rang. Solides défensivement avec l’arrivée de Koscielny, la formation de Paulo Sousa affiche encore quelques manques (latéraux notamment) pour être suffisamment constante afin de viser un top 5.
Enfin les Dijonnais, à l’aise contre les gros (7 points pris contre les 3 premiers), et les Messins du goleador Diallo (10 buts), respectivement 16ème et 17ème, sont là où on les attendait : flirtant avec la zone de relégation mais du bon côté à mi-parcours. Mais le moindre relâchement pourrait leur être fatal.
En difficulté
Le semestre raté de Lyon
Les voisins du Rhône-Alpes sont tous les deux passés à côté de leur première partie de saison. La plus grande déception vient de Lyon, classé à une vilaine 12ème place à la trêve. En tête après deux journées, les protégés du président Aulas ont ensuite sombré, entraînant dans leur chute le novice Sylvinho remplacé par l’inattendu Rudi Garcia sur le banc lyonnais. Encore en lice en Ligue des Champions, et pas mathématiquement largué en L1, l’OL devra se renforcer lors du mercato pour se donner une chance d’atteindre le podium en fin de saison, les blessures pour longue durée de Depay et de Reine-Adélaïde privant l’effectif de deux de leurs rares satisfactions de ces six premiers mois.
Le rival stéphanois, 14ème, est à peine mieux portant. Après un départ calamiteux ayant coûté son poste à Ghislain Printant, les Verts se sont bien repris sous la houlette de Claude Puel (7 matches sans défaite entre la 8ème et la 14ème journée) avant de sombrer à nouveau depuis décembre (4 défaites sur les 5 derniers matches de L1). Avec en prime une campagne européenne ratée (aucune victoire), le bilan de l’ASSE est décevant à mi-parcours.
Le naufrage de Toulouse
Après un premier tiers de championnat emballant, Amiens, 18ème, s’est effondré sur les six dernières journées avec un seul point glané. Les Picards devront se remobiliser pour ne pas connaître une cruelle désillusion fin mai.
Les Nîmois, si séduisants l’an passé, s’étaient préparés à une seconde saison dans l’élite plus compliquée suite au départ de leurs meilleurs joueurs l’été dernier. Mais la réalité est plus sombre que prévu avec deux maigres succès à la trêve et une peu enviable 19ème place. Le maintien passera par le recrutement de 3 à 4 joueurs pour étoffer un effectif en délicatesse sur le plan offensif (dernière attaque de L1).
A Toulouse c’est le défense qui prend l’eau de toutes parts avec 39 buts déjà encaissés à la mi-championnat, soit plus de 2 buts concédés en moyenne par match. Bon dernier, le TFC a connu un dernier trimestre catastrophique marqué par neuf défaites consécutives, série en cours et record du club battu. Le départ d’Alain Casanova remplacé par Antoine Kombouaré n’a eu aucun impact sur le rendement d’une équipe qui joue avec le feu depuis plusieurs saisons. A moins d’un redressement provoqué par un recrutement enfin performant et l’émergence d’une jeune classe prometteuse, les Violets pourraient bien humer l’air de la Ligue 2 pour de bon.
Equipe-type : les Parisiens en force, une pépite et un vétéran !
Prime au leader, le PSG place six de ses représentants dans notre équipe-type à mi-parcours.
Le toujours impressionnant Thiago Silva, Meunier et Bernat dirigent la défense, accompagnés du dernier rempart rémois Rajkovic et de l’épatant vétéran montpelliérain Hilton, 43 ans en 2020 !
Verratti fait la doublette au milieu de terrain avec la révélation de cette première partie de saison, le Rennais Camavinga.
Enfin le poison Di Maria et Mbappé animent une ligne d’attaque renforcée par le pichichi Ben Yedder et le guide phocéen Payet.
Sur le banc des remplaçants, prennent place des joueurs qui ont aussi marqué ces matches allers : le revenant Mandanda (Marseille), le prometteur Kamara (Marseille), le polyvalent Marquinhos (PSG), le marathonien Sanson (Marseille), le feu-follet Atal (Nice), l’artiste intermittent Neymar (PSG) et le buteur Ch’ti Osimhen (Lille).
Le plus beau but : le lob de Di Maria (Paris-SG)
Nice-PSG (1-4), 10ème journée. Lancé dans le dos de la défense niçoise par Meunier, Angel Di Maria, excentré, enchaîne avec une merveille de lob de l’extérieur du pied gauche sur lequel son compatriote Benitez ne peut rien faire. Une réalisation sublime du meilleur joueur du PSG depuis le début de la saison.
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Voici pour notre état des forces en présence à la mi-saison. N’hésitez pas à commenter, à partager vos coups de cœur, vos découvertes ou vos déceptions !
Photo Une PSG-OM ©IconSport