Deux ans après sa descente en Ligue 2, le Toulouse Football Club a assuré sa remontée dans l’élite en dominant lundi Niort (2-0). La renaissance pour un club en pleine mutation.

Qu’elles étaient belles ces images de tout un peuple toulousain prenant d’assaut la pelouse du Stadium pour célébrer avec ses joueurs la remontée du club de la Ville rose en Ligue 1 !
Rarement, de l’avis des suiveurs du Téfécé, avait-on vu une telle communion entre un public longtemps jugé difficile et son équipe fanion. Il faut dire que le club toulousain revient de loin après une longue déchéance sportive et populaire.

La pelouse du Stadium envahie par les supporters du TFC fêtant l'accession en Ligue 1.
La pelouse du Stadium envahie par les supporters du TFC fêtant l’accession en Ligue 1.

Un retour des abîmes

Lorsque en juillet 2020, le fonds d’investissement américain RedBird Capital Partners acquiert le TFC, le club toulousain est en lambeaux après un exercice sportif marqué par une dernière place en Ligue 1 et une fracture devenue béante entre ses supporters et sa direction. Les défaites s’enchaînent alors sur le volet sportif (21 revers en 28 matchs disputés) et la désaffection pointe les tribunes (14 000 spectateurs de moyenne pour un taux de remplissage du Stadium d’à peine 40%).
La saison 2020-2021 amorce le renouveau du TFC qui se lance dans un processus de reconstruction mené par son président délégué Damien Comolli et marqué par la réactivation des relations avec ses supporters.

Une reconstruction populaire et sportive

Certes le public est tenu à l’écart du Stadium en raison des huis clos mais les images de l’accueil bouillant organisé par des supporters de plus en plus nombreux à l’arrivée du bus des joueurs au Stadium font le tour des réseaux sociaux et illustrent le retour de la ferveur populaire en Haute-Garonne.
Sportivement, le club toulousain manque la montée d’un rien l’an passé à l’issue d’un barrage perdu contre Nantes mais a bel et bien entamé sa refonte.
A l’aide des statistiques et de données chiffrées collectées, le TFC bâtit une nouvelle équipe avec en têtes de gondole le gardien de but Maxime Dupé, les milieux de terrain néerlandais Branco Van der Boomen et Stijn Spierings, et l’attaquant anglais Rhys Healey, recrutés en grande partie grâce aux algorithmes utilisés par la direction toulousaine. Des joueurs rejoints à l’intersaison 2021 par les défenseurs danois Rasmus Nicolaisen et Mikkel Desler, l’ailier brésilien Rafael Ratao et le buteur japonais Ado Onaiwu.
Pour conduire cet effectif cosmopolite vers la Ligue 1, la direction toulousaine choisit l’expérimenté Philippe Montanier de retour sur les bords de la Garonne après un passage comme joueur dans les années 90. Et le mariage s’avère gagnant ! Dominateur de bout en bout, meilleure attaque du championnat avec 80 buts inscrits en 35 rencontres, emmené par le maestro batave Van der Boomen (12 buts et 20 passes décisives) et la canonnier Healey (meilleur buteurs de la Ligue 2 avec 20 réalisations), le TFC a validé contre Niort son retour dans l’élite avec ses 11 points d’avance sur le 3me, Auxerre, à trois journées de la fin de la saison.
Et la vague toulousaine a également gagné des tribunes conquises. La Stadium affichait ainsi complet pour le choc au sommet contre le Paris FC début avril et hier ils étaient plus de 24 000 (un lundi soir !) pour accompagner leurs favoris vers l’étage supérieur. 

Le plus dur commence maintenant

Maintenant le plus dur commence pour le club toulousain. Car se profile une saison 2022-2023 en Ligue 1 à l’issue de laquelle 4 équipes descendront en Ligue 2 ! Le TFC aura donc fort à faire pour éviter de faire l’ascenseur et devra donc bâtir l’effectif le plus consistant possible.
Le président Comolli va devoir en premier lieu gérer les offres qui vont probablement arriver sur son bureau pour attirer hors de la Ville rose ses meilleurs éléments. A commencer par ses deux pitchouns, le prometteur défenseur Anthony Rouault et le supersonique ailier Nathan Ngoumou mais également le prolifique buteur Rhys Healey et bien entendu le meneur de jeu Branco Van der Boomen, acheté pour seulement 350 000 Euros il y a deux ans et dont la valeur a été démultipliée depuis.
L’effectif toulousain devra être ensuite renforcé pour doubler des postes (latéraux, milieu défensif, attaquants de pointe) qui manquent d’alternatives pour concourir dans l’élite.
Ce sera à cette occasion intéressant de voir le visage du propriétaire américain RedBird Capital qui va devoir sortir quelques liasses de dollars de ses poches pour étoffer l’effectif du TFC. En tout cas le peuple toulousain n’attend que ça pour s’enflammer encore !