En l’espace d’un quart d’heure dans le huis clos glacial de Old Trafford, le destin européen et peut-être même la saison du PSG ont basculé. Chanceux, courageux, le club Parisien a su trouver les ressources pour signer un succès crucial dans le sillage de ses leaders Marquinhos et Neymar. Ouf !
Le tournant de l’heure de jeu
«La roue tourne, la roue tourne, la roue tourne bien». Le refrain de Benjamin Biolay dans son sublime dernier album Grand Prix s’est parfaitement appliqué aux Parisiens hier soir. Ballotés au retour des vestiaires après un premier acte convaincant mais partagé au score (1-1), les joueurs de la capitale ont subi pendant 15 minutes une série de rafales anglaises, toutes déclenchées par le talent de Marcus Rashford. Les Parisiens ont alors sacrément tangué mais pas chaviré. La maladresse de Martial (gros raté à la 49ème), la malchance de Cavani (lob sur la barre à la 57ème) et le sacrifice de Marquinhos dans la même action se jetant pour repousser la reprise de Martial les ont maintenus par miracle dans la rencontre et dans la course à la qualification.
Et ensuite, comme par magie, le ciel s’est subitement éclairci dans la nuit mancunienne !
La bonne inspiration de Tuchel, l’erreur de Solskjaer
Tout d’abord, Thomas Tuchel, peu ménagé dans ce blog, a trouvé la parade tactique à la domination outrageuse de MU en remplaçant Kean par Bakker (64ème) et en réajustant son équipe en 3-5-2 pour fermer notamment le couloir droit à l’intenable Rashford.
Puis à la suite d’une action confuse (frappe ratée de Herrera redressée par Diallo) mais à la conclusion heureuse, le capitaine symbole Marquinhos s’est jeté opportunément tel un renard des surfaces pour tromper De Gea et donner l’avantage aux Parisiens (69ème, 2-1).
Enfin dans la foulée sur l’engagement, Fred (merci Solskjaer de ne pas l’avoir remplacé plus tôt !), épargné miraculeusement par M. Orsato en première mi-temps suite à un (léger) coup de tête adressé à Paredes, recevait son deuxième carton jaune pour un tacle à retardement sur Herrera.
La mise à mort de Neymar
En l’espace de dix minutes, le PSG, acculé dans les cordes, avait retrouvé un punch insoupçonné pour mettre KO United.
Tel un matador, Neymar pouvait alors signer la mise à mort des Anglais dans les arrêts de jeu sur une offrande de son compatriote Rafinha.
Paris revenait de loin, chanceux mais également doté d’un grand courage pour sortir indemne d’une situation bien mal embarquée.
Marquinhos, Neymar les leaders
Marquinhos, le capitaine exemplaire
Parmi les grands acteurs du succès parisien, commençons par son capitaine. Trimballé entre son poste de prédilection en défense centrale et son dépannage étendu en sentinelle, le Brésilien ne moufte jamais. Impeccable dans l’attitude, contagieux par sa rage de vaincre, Marquinhos est bien le leader de ce PSG pas enchanteur mais qui se bat depuis plusieurs semaines avec les moyens du bord.
Déjà présent face à Leipzig alors que Paris était au bord de la rupture, c’est de nouveau lui qui s’est sacrifié hier sur la frappe de Martial pour maintenir les siens dans le match. Et 10 minutes plus tard, Marqui le Magnifique, après avoir vu son coup de tête heurter la barre de De Gea, trompait le gardien espagnol d’un tacle rageur.
Comme face à Bergame lors du Final 8, le Brésilien venait de libérer les siens. Tout sauf un hasard !
Neymar, irritant et éblouissant
L’autre grand bonhomme du match aura été Neymar, l’artiste qui a pris toute la lumière d’Old Trafford en fin de match en étant à l’origine et à la conclusion du but du break définitif.
Le numéro 10 auriverde n’a pas tout réussi hier sur la pelouse de Manchester, loin de là même. Sa fin de première mi-temps avec ses provocations incessantes sur McTominay ont irrité tout comme son début de seconde période où son compatriote Fred était devenu sa nouvelle cible bien trop flagrante.
Mais l’ancienne star du Barça a du talent plein les pieds, et dès que son esprit se libère de ses humeurs enfantines, alors le charme opère. Efficace en ouvrant la marque en début de match (6ème), lumineux dans cette passe offerte à Bakker pour un tir détourné de justesse par De Gea (68ème), étincelant à la dernière minute en mystifiant à 30 mètres des buts de Navas le milieu mancunien et en se retrouvant à la conclusion du centre en retrait de Rafinha pour clôturer le score au tableau d’affichage (90ème), Neymar a marqué le match de son empreinte. Celle d’un des 5 meilleurs joueurs de la planète lorsque la tête suit ses formidables dons.
Revenu dans la course à la qualification, Paris ne doit à présent pas gâcher. Un match nul face aux modestes Turcs de Basaksehir lui suffirait pour se qualifier pour les huitièmes de finale. Et une victoire conduirait Marquinhos et ses coéquipiers à la première place finale du groupe et en position idéale pour attaquer les joutes du printemps. La roue pourrait bien avoir tourné hier pour le PSG.
Credits Neymar ©Oli SCARFF/AFP