Héroïque, le PSG a éliminé le tenant du titre Munichois et s’est qualifié pour la troisième fois de son histoire pour les demi-finales de la Ligue des Champions. Une qualification méritée à l’issue d’un match retour qui a confirmé la montée en puissance de la formation parisienne.
Un match complet
Certes oui le PSG a perdu cette manche retour, mais la réalité mathématique n’a pas reflété la qualité de la prestation parisienne. L’équipe de Mauricio Pochettino a en effet probablement livré son meilleur match de l’année en associant le talent et le clinquant qu’on lui connaît à une solidarité qui a pu souvent lui faire défaut. Pendant une heure, sa maîtrise technique et ses remontées de balle supersoniques lui ont permis de déjouer avec brio le pressing allemand et de se créer de nombreuses opportunités de marquer.
Mais son manque d’efficacité ou de réussite, illustrée par les 3 poteaux de Neymar en première mi-temps, aurait pu lui coûter cher si elle n’avait pas décidé de revêtir le bleu de chauffe quand les Bavarois sont revenus dans le coup après l’ouverture du score de Choupo. Lorsque les jambes sont devenues plus lourdes et que le mental aurait pu flancher, ce PSG n’a jamais cessé de courir, de faire les efforts défensifs, de gratter de précieux ballons, avec un immense Gueye dans l’entrejeu, pour conserver ce tout petit avantage qui lui procuraient ces 3 buts inscrits lors du match aller à l’Allianz Arena.
Paris a tremblé jusqu’au coup de sifflet final de M. Orsato mais Paris n’a absolument pas volé sa qualification pour la troisième demi-finale de Ligue des Champions de son histoire, la deuxième consécutive comme seuls l’avaient réussi auparavant Saint-Etienne en 1975 et 1976, et Marseille en 1990 et 1991.
Neymar étincelant, Gueye époustouflant
Les deux équipes se sont rendues coup pour coup dans un match retour d’une folle intensité. Collectivement, les Parisiens ont fait plus que rivaliser avec les Bavarois et ils le doivent en grande partie à la forme retrouvée de plusieurs de leurs individualités. Aligné en véritable numéro 10, Neymar a signé une superbe partition, soulageant tout le bloc parisien grâce à sa technique hors du commun et donnant le tempo à toutes les offensives du PSG. Il lui a juste manqué une once de réalisme devant le grand Neuer pour parachever son ouvrage. Le Brésilien a été parfaitement secondé par un Mbappé aux jambes de feu, bien que trop souvent pris au piège du hors-jeu, et par un Di Maria rayonnant dont la délicieuse patte gauche n’a cessé de tourmenter le pauvre Davies.
Si les artistes parisiens ont séduit, que dire de l’extravagante performance de Idrissa Gueye au milieu de terrain ! L’ancien Lillois a été omniprésent pendant 90 minutes, imprimant un pressing d’enfer qui a même fini par rendre chèvre le métronome Kimmich et terminant la rencontre avec l’impressionnant ratio de 80% de duels gagnés (8/10) !
Enfin, devant un Navas très sécurisant en fin de match, l’improbable back four composé par Dagba, Danilo, Kimpembe et Bakker a tenu le choc, illustration d’une équipe parisienne qui a su se transcender pour éliminer l’ogre bavarois.
Le Bayern orphelin de Lewandowski
Du côté du Bayern, la déception est grande tant cette équipe figurait comme le grand favori à sa propre succession. Dans l’entrejeu, les Allemands ont souffert bien plus qu’à l’accoutumée, la boussole Kimmich n’a notamment pas eu son rendement habituel, perturbé par le travail de sape de Gueye. La défense s’est, elle, montrée plus solide qu’au match aller, dans le sillage d’un Neuer de nouveau impérial sur sa ligne et dans sa lecture du jeu, et d’un Lucas Hernandez auteur d’une très grande performance en axial gauche. Le Tricolore avait souvent fait banquette au Bayern depuis son arrivée, sa prestation d’hier devrait l’en éloigner pendant un bout de temps !
Mais surtout les Allemands regretteront longtemps l’absence de leur canonnier Robert Lewandowski, dont l’habileté et la roublardise dans la zone de vérité ont cruellement manqué hier aux Munichois pour convertir un des nombreux centres restés improductifs de Coman et Sané et pour venir à bout de Parisiens héroïques, tombeurs du tenant en titre.
En éliminant le Bayern Munich après le Barça, le PSG a confirmé qu’il avait franchi un palier dans sa quête vers le Graal continental. Bien plus costaud mentalement, il n’est plus qu’à 3 marches d’un sacre qui en ferait enfin un Grand d’Europe. Les 2 prochaines seront de taille avec le Manchester City de Pep Guardiola, mais tel est le prix à payer pour aller au bout de ses rêves.
Credits PSG-Bayern ©Franck Fife-AFP