Ce PSG cru 2020-2021 est vraiment insaisissable. Insipide lors du sommet de Ligue 1 face à Lille samedi, la formation parisienne a su se remobiliser en quatre jours pour livrer une nouvelle performance héroïque sur la grande scène continentale. Comme si cette équipe choisissait ses matchs ou comme si une bonne étoile la guidait implacablement vers un destin européen enchanté.

Le talent au rendez-vous

Il est certain que si le PSG a pu traverser sans trop d’encombre hier la tempête de neige et les 31 tirs munichois, il le doit au talent singulier de trois joueurs hors normes.
Lors d’une rencontre où son alter ego Neuer a connu une rare soirée sans, l’ange gardien parisien « San » Navas a continué d’aimanter les ballons, finissant par décourager les bombardiers allemands. Maître de ses émotions après avoir versé dans le pathos face au LOSC, Neymar a pu, lui, faire parler sa classe illustrée par ses deux offrandes délivrées avant la pause. Enfin, diabolique d’efficacité, Mbappé a poursuivi sa folle série européenne avec 6 réalisations lors des 3 derniers matches ! Souvent comparé à l’autre prodige Haaland, fustigé à chacune de ses baisses de régime, le Kid de Bondy est, quoiqu’on en dise, avec le patient bavarois Lewandowski, le meilleur attaquant mondial du moment CQFD !

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Des vertus collectives réveillées

Mais dans les grands rendez-vous, le talent individuel ne suffit pas. Le PSG l’a confirmé hier soir en faisant preuve d’un courage et d’une combativité qu’on lui connaît que trop peu cette saison.
Les soldats se sont dépouillés à l’image du jeune Dagba qui n’a pas plongé psychologiquement après l’enfer que lui a fait vivre Coman en première mi-temps, de Gueye qui a bouché les trous et couru pour 3 au milieu ou encore de Danilo qui a été un formidable rempart aérien pour renvoyer tous les centres allemands. Et les généraux ont montré, pour une fois, l’exemple dans une œuvre collective dont ils ont tendance à se soustraire. Malgré une condition physique toujours précaire Di Maria s’est accroché tant bien que mal aux basques de Davies, Neymar a fait des efforts manifestes pour suivre l’actif Kimmich dans l’entrejeu alors que Mbappé a effectué les courses de repli qu’il rechigne ostensiblement à réaliser lors des joutes domestiques.

Comme si cette équipe avait besoin d’être confrontée au vide des sommets, comme elle le fut à Manchester, à Barcelone et hier à Munich, pour afficher des vertus qu’on ne lui prêtait pas quatre jours auparavant.

Le PSG a signé une grande performance collective hier soir sur la pelouse du Bayern Munich.
Le PSG a signé une grande performance collective hier soir sur la pelouse du Bayern Munich. ©Christof Stache

Une destinée à la « OM 1993 » ?

Il est bien entendu prématuré de présager du dessein européen de ce PSG. Son équilibre collectif demeure chancelant, la forme de ses stars intermittente et ses chances de qualification encore très indécises dans cette saison si particulière où les tribunes sont désespérément muettes et où la neige succède en quelques jours à la canicule.

Mais match après match comme on dit, la formation parisienne franchit les étapes et se rapproche immanquablement de la ligne d’arrivée. Et comme dans toute épopée mémorable il y a des alignements de planète qui semblent s’opérer presque par magie, tel ce but inscrit en position d’avant-centre par le capitaine Marquinhos qui, blessé, venait de demander son remplacement. Peut-être les prémices d’un grand destin et d’un grand paradoxe pour une équipe auquel tout pourrait sourire bien qu’elle soit plus fragile que ses devancières des saisons 2016 ou 2019.

Pour se projeter encore davantage les yeux remplis d’étoiles, le PSG pourra se raccrocher au destin triomphal de son ennemi préféré, l’OM, qui remporta la Ligue des Champions à … Munich (tiens tiens) avec une équipe bien moins forte que celle qui échoua à Bari en 1991. A Paris de rêver !

Credits Bayern-PSG ©Christof Stache