Dominé outrageusement, le PSG a signé un succès miraculeux face à Leipzig qui le maintient dans la course à la qualification. Mais la victoire ne peut masquer les insuffisances de plus en plus criantes du jeu parisien et de Thomas Tuchel.
Un succès sans aucun panache
N’ayons pas peur des mots : le PSG a miraculeusement remporté un match où toutes les statistiques lui ont été défavorables, de la possession du ballon (38%) au nombre de duels gagnés (68 par les Allemands contre 62 aux Français). Les chiffres le prouvent : que ce soit dans la qualité technique ou dans l’intensité Leipzig a mangé le PSG. Le trio de l’entrejeu Danilo–Herrera–Paredes a notamment été mis au supplice, incapable de récupérer un ballon et d’assurer la transition du jeu pendant la quasi totalité de la rencontre.
Le plan tactique de Tuchel rapidement annihilé
La seule arme tactique proposée hier par Tuchel était de renouveler le pressing de la demi-finale du dernier Final 8 qui avait très bien fonctionné en poussant rapidement les Allemands à la faute dans une rencontre maîtrisée de bout en bout par les Parisiens. Hier, cela a fonctionné 10 minutes, le temps d’obtenir un penalty très généreusement accordé suite à une mauvaise relance d’Upamecano, et transformé par Neymar.
Puis ce fut le noir total, abyssal. A court de forme, les 3 de devant n’avaient logiquement pas les jambes et l’énergie nécessaires pour assurer cette pression très longtemps. La seule option tactique rapidement neutralisée, Leipzig a alors dominé la rencontre de la tête et des épaules. Le trio du milieu a sombré, celui de devant s’est retrouvé coupé du monde, misant uniquement sur des courses de 70 mètres et d’improbables coups d’éclat pour ouvrir une brèche dans l’arrière-garde allemande.
Le 4-3-3 de l’intriguant Thomas Tuchel s’est ainsi liquéfié, transformé précipitamment en un inédit 7-0-3, acculé par la pauvreté de son milieu de terrain.
Pour un club aussi ambitieux que le PSG, la copie proposée a été bien pauvre, affligeante même pour un vice-champion d’Europe en quête de triomphe continental.
Une animation collective proche du néant
La décomposition du jeu parisien a été de nouveau manifeste hier. La faiblesse technique de son entrejeu a crevé les yeux. Danilo manque cruellement de vivacité, Paredes récupère peu de ballons et en perd beaucoup tandis que Herrera, le plus généreux dans l’effort, est un honnête relayeur mais avec un apport offensif étriqué.
Assurément, le milieu de terrain s’est appauvri depuis plusieurs saisons, le niveau des recrues des dernières intersaisons se montrant désespérément éloigné de l’âge d’or de l’ère QSI des Motta, Rabiot, Matuidi et Verratti. D’ailleurs, seule la rentrée en jeu du métronome italien a apporté une lueur d’espoir dans la nuit parisienne, démontrant en quelques touches de balle ô combien son absence est préjudiciable à la qualité de jeu du club de la capitale. Le problème est que « le petit hibou » fréquente bien plus les infirmeries que les terrains ces derniers mois.
Tuchel sans solutions
La faiblesse du milieu parisien est une plaie béante dans la quête européenne du PSG. Tuchel a choisi de contourner le problème, soit en y intégrant Marquinhos, aligné en défense centrale hier et indiscutablement le meilleur Parisien sur la pelouse, soit en décidant de faire l’impasse et de céder volontairement la possession du ballon aux adversaires du PSG comme ce fut le cas face à Leipzig. Ca passe encore en Ligue 1, ça commence à vaciller en C1, ça finira par coincer tel un plafond de verre.
Doha ferme pour le moment les yeux sur les manques parisiens, attention tout de même au réveil qui pourrait s’avérer fort douloureux.
Credits ©Le Parisien, So Foot