Inconsistant et fébrile, le PSG a tout de même assuré sa qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Champions mercredi soir au Parc des Princes. Malmené par un Barça orgueilleux, le club parisien doit une fière chandelle à son (ange) gardien, le Costaricien Keylor Navas.

L’orgueil du Barça

Les grandes équipes ne meurent jamais. C’est un adage que les Parisiens ont pu à nouveau vérifier à leurs dépens mercredi soir. Humiliés l’été dernier par le Bayern Munich, ridiculisés au match aller, les coéquipiers de Lionel Messi avaient à cœur de redorer leur blason sur la scène européenne. Leur réaction a été magnifique pendant 45 minutes.

Un pressing dévastateur

Articulés dans un 3-4-1-2 résolument offensif, les Barcelonais ont exercé dès le coup d’envoi un pressing haut qui a décontenancé les Parisiens. Les habituels relanceurs Navas et Marquinhos ont ainsi été rapidement isolés et ont rendu un nombre considérable de ballons à l’entrejeu catalan. Tandis que Paredes, Gueye et étonnamment Verratti ont fait preuve d’une très grande fébrilité technique, ne parvenant jamais à se défaire de la toile d’araignée dressée par Busquets and co. Coupé du reste de l’équipe, le trio d’attaque a alors peiné à exister avec notamment un Draxler particulièrement décevant dans son incapacité à dézoner pour venir soutenir son milieu de terrain.

Une animation retrouvée

Monopolisant le ballon (72% de possession), le Barça a dicté le tempo et son système a semé la zizanie dans les têtes parisiennes avec une animation retrouvée.
Aligné dans un nouveau rôle en pointe, Ousmane Dembélé a été un poison pour la défense centrale du PSG, multipliant les courses dans le dos de Marquinhos. Malheureusement son déchet devant le but n’a pas permis au Barça de faire fructifier sa domination au tableau d’affichage.

Ousmane Dembélé a posé de gros problèmes à la défense parisienne, mais a pêché dans la finition.
Ousmane Dembélé a posé de gros problèmes à la défense parisienne, mais a pêché dans la finition.

Sur les côtés, le jeune Dest et l’ancien Jordi Alba, à l’aise techniquement et physiquement affûtés, ont fait souffrir le martyre aux deux latéraux Florenzi et Kurzawa, régulièrement perdus dans leur positionnement. Alors que dans l’entrejeu les deux tauliers Messi et Busquets ont régné sur les débats comme à leurs plus belles heures.
Ragaillardi par le retour à la présidence de Joan Laporta, déjà aux commandes du club entre 2003 et 2010, le Barça a livré une de ses meilleures performances de ces 24 derniers mois mais il s’est malheureusement heurté à un mur, à un as, l’ancien Madrilène Keylor Navas.

Le festival Navas

Exceptionnel, capital, sensationnel… Les superlatifs manquent pour qualifier la performance du dernier rempart du PSG ! Le gardien du Costa Rica a, à lui seul, maintenu ses coéquipiers à flot alors que le bateau parisien tanguait sacrément face aux déferlantes barcelonaises.

Huit arrêts en première mi-temps !

Ultra sollicité en première mi-temps, Keylor Navas a effectué la bagatelle de huit arrêts qui ont annihilé les espoirs catalans de rééditer une nouvelle remontada, quatre ans après l’incroyable scenario de 2017.
Décisif à 3 reprises devant Dembélé, repoussant sur sa barre un tir de Dest, du pied une tentative de Busquets, le portier costaricien était déjà très chaud avant l’exploit de la 45ème minute, avant l’arrêt qui change tout.

Un pénalty arrêté qui change tout

Alors que le score était de parité (1-1) et que le PSG attendait impatiemment de rentrer aux vestiaires pour enfin retrouver ses esprits, Kurzawa, dans la lignée d’une soirée cauchemardesque, concédait un pénalty évitable en crochetant Griezmann à l’entrée de la surface de réparation.
Lionel Messi, qui venait d’égaliser d’une frappe somptueuse, s’approchait du point de pénalty pour donner l’avantage au Barça et ramener les siens à 2 buts seulement d’une potentielle prolongation. Les supporters parisiens étaient alors prêts à replonger dans leurs tourments les plus profonds quand le coup de sifflet de l’arbitre Anthony Taylor retentit. Mais tel le sauveur, Keylor Navas plongea du bon côté et dévia le tir de l’Argentin sur sa barre transversale.
L’ancien portier du Real Madrid pouvait exulter, ses coéquipiers souffler, le scénario de la remontada s’évacuait enfin et Pochettino pouvait alors passer la soufflante méritée dans les vestiaires parisiens !

Keylor Navas exulte après avoir stoppé le pénalty de Lionel Messi
Keylor Navas exulte après avoir stoppé le pénalty de Lionel Messi ©Franck Fife / AFP

La seconde période des joueurs de la Capitale ne fut certes toujours pas convaincante. Mais regonflés par l’arrêt de leur gardien, les coéquipiers de Marquinhos se retroussèrent les manches, subirent un peu moins et firent preuve d’un peu plus de lucidité balle au pied. Rien de cliquant mais assez pour contenir les derniers assauts catalans et se qualifier pour les quarts de finale en éliminant un Barça qu’aucun club Français n’avait éliminé depuis 26 ans !

Guère aidé ces dernières années par les prestations fébriles de ses portiers, Trapp en 2017, Buffon en 2019, le PSG peut se délecter d’avoir trouvé son ange gardien, ce Keylor qui vaut de l’Or et qui sera un des atouts clés pour enfin concrétiser ses rêves de conquête Européenne.

Credits Keylor Navas PSG-Barça ©Franck Fife / AFP