L’humiliante élimination du Toulouse FC en Coupe de France par les amateurs de Saint-Pryvé-Saint-Hilaire a été la défaite de trop pour Antoine Kombouaré. Après ce dixième revers consécutif, le technicien a été limogé dimanche par Olivier Sadran et remplacé par Denis Zanko, actuel directeur du centre de formation. Un ultime coup de poker tenté par le président du TFC pour sauver son club de la descente en Ligue 2.
Kombouaré, un bilan cataclysmique
A l’issue d’une triste soirée dans le Loiret où joueurs et supporters, délogés du stade pour plusieurs jets de fumigènes, se sont unis dans la médiocrité, le président du TFC a décidé d’agir. Moins de trois mois après son arrivée sur les bords de la Garonne, Antoine Kombouaré a donc été prié de faire ses valises. Il faut dire que le passage du premier entraîneur de l’ère qatari du PSG a été catastrophique sur le plan comptable avec 11 défaites en 13 matches dont 9 consécutives en Ligue 1, et une 20ème place au classement.
Moins de 20% de victoires en Ligue 1 depuis 18 mois !
Arrivé en pompier de service suite au départ d’Alain Casanova, Kombouaré a malheureusement confirmé pour les supporters toulousains sa pente très déclinante. Depuis la saison 2018-2019, sur les 42 rencontres passées sur les bancs de Guingamp, de Dijon et de Toulouse il n’a récolté que 8 faméliques victoires, soit moins de 20% de succès ! Son langage guerrier «des joueurs qui doivent aller au tampon » ne passe plus, tout comme son 4-4-2 en mode « kick and rush » articulé autour du peu mobile Sanogo dont se sont facilement jouées les équipes de Ligue 1 ces dernières semaines.
Aux joueurs de se découvrir, et au club de renouer avec ses supporters
Maintenant, Casanova puis Kombouaré partis, les joueurs toulousains ne pourront plus rester cachés. Car ce sont les premiers blâmables pour la désolant bilan sportif du TFC. Bien entendu, la cellule de recrutement toulousaine a une grande part de responsabilités dans la constitution d’un effectif bancal où les défenseurs centraux sont recrutés sur des VHS des années 80 (ou comment expliquer autrement l’arrivée pour 2.5M€ du rustre Rogel), où les latéraux font cruellement défaut et où enfin un numéro 6 est toujours attendu depuis le départ d’Etienne Capoue il y a six saisons…
La remobilisation est attendue de Amian à Gradel
Mais il est temps que Kelvin Amian, international espoirs et courtisé par la Premier League (Watford) l’hiver passé, arrête de défendre en reculant, que Steven Moreira, promu capitaine (!) après son tacle irréfléchi contre Marseille, défende avant de contre-attaquer, que Ibrahim Sangaré, annoncé depuis deux ans comme le futur Moussa Sissoko, perde moins de ballons qu’il n’en récupère au milieu de terrain, que Wesley Saïd, transfert le plus onéreux de l’histoire du TFC (8.5M€), retire enfin sa tenue de Christophe Rocancourt du Stadium et que Max-Alain Gradel, aussi décisif sur coup-franc que négligeant dans son repli défensif, cesse d’attendre un appel du pied d’un grand club qui ne viendra pas.
Le Stadium aura aussi besoin de ses supporters
Pour réussir cette énième mission maintien, le club toulousain devra également renouer le contact avec ses supporters, lassés d’une situation sportive déficiente depuis plusieurs saisons et de relations de plus en plus distantes avec la direction du club. Sans aller probablement jusqu’à enterrer la hache de guerre, une trêve devra être trouvée entre les parties pour établir l’union sacrée sur les cinq derniers mois de compétition.
Cela fait beaucoup de conditions pour rétablir une situation très précaire, mais pas si illusoire à la lecture du classement où le TFC n’accuse que 6 points de retard sur Dijon, 16ème.
La médiocrité du bas de tableau de la Ligue 1 peut permettre une nouvelle fois au TFC de s’en sortir. Au promu Denis Zanko d’enfiler son costume de Zorro pour sauver le mauvais élève toulousain.
Photo Une Olivier Sadran ©Maxapp