Attendue avec beaucoup d’excitation, l’association Matthieu Jalibert-Romain Ntamack a déçu samedi face à l’Argentine. Le duo n’a jamais trouvé ses marques et le coup a été rude notamment pour l’ouvreur toulousain, sorti prématurément, et qui mérite mieux au vu de sa forme éclatante.
Romain Ntamack, déclassé prématuré
La mine déconfite du demi d’ouverture toulousain à sa sortie du terrain à la 54ème minute samedi face à l’Argentine nous a tous attristés. Certainement vexé par son remplacement prématuré, le numéro 12 d’un soir a quitté la pelouse du Stade de France le visage bien sombre et le moral bien bas. L’ouvreur champion de France n’avait pas été plus mauvais qu’un autre, mais il a juste payé les pots cassés du manque de maîtrise du XV de France bousculé par des Argentins toujours aussi coriaces.
Jusqu’à l’heure de jeu, les Français ont en effet connu toutes les difficultés du monde pour mettre en place leur rugby. Pénalisés en mêlée, dominés dans les rucks, les coéquipiers du capitaine Antoine Dupont ont dû monter leur curseur de la puissance physique pour enfin déstabiliser les Pumas. Et à ce jeu l’association Jalibert–Ntamack s’est révélée trop légère pour faire la décision. Le coaching de Fabien Galthié s’est révélé judicieux, les Mauvaka, Danty et autres finisseurs apportant une plus value indiscutable à la domination finale des Tricolores.
Le succès des Français mettra un peu de baume au coeur de Romain Ntamack. Néanmoins, l’amertume doit poindre chez le premier numéro 10 de l’ère Galthié. Buteur fiable, défenseur solide, gestionnaire avisé, le Toulousain n’a jamais déçu en Bleu, ne perdant uniquement sa place que sur blessure à l’orée du Tournoi 2021. En outre, le Champion du Monde U20 en 2018 a noué une complicité de plus en plus affirmée avec son acolyte toulousain Antoine Dupont. Voir ainsi le staff préférer maintenir Matthieu Jalibert sur le pré plutôt que confier les clés du camion à la charnière championne d’Europe pour le money time n’a pas dû le ravir, loin de là.
Une association à renouveler
Une fois assumée, la déception de la première sortie du duo Jalibert-Ntamack ne doit néanmoins pas en rester là. 54 minutes de prestation conjointe ne sont pas suffisantes pour tirer un bilan définitif. Les conditions de samedi étaient loin d’être idéales pour une première avec des avants bousculés ne permettant pas à la charnière de jouer en avançant. De plus le talent des deux bonhommes est indéniable, leur état de forme en club plaide pour eux et l’absence de Virimi Vakatawa et d’Arthur Vincent prive les Bleus de leurs deux meilleurs centres de l’hiver dernier.
Le job de Fabien Galthié et de son staff doit être cette semaine de mettre en place tous les ingrédients favorisant la meilleure expression du duo. Cela passe par des libérations plus rapides au niveau du huit de devant mais également par une stratégie moins frontale au niveau des lignes arrières. Si le plan de jeu est de faire péter Ntamack en premier centre, alors clairement le Toulousain n’a pas le profil de l’emploi. En revanche, s’il est utilisé davantage sur les deuxièmes ou troisièmes temps de jeu là où sa clairvoyance et sa qualité de passe peuvent faire la différence, le brio du meneur de jeu haut-garonnais aura bien plus de chances de s’exprimer.
La composition de XV de France face à la Géorgie sera en conséquence une bonne indication des motivations de Fabien Galthié quant à l’avenir du duo mais également de la confiance placée en Romain Ntamack, homme de base du doublé du Stade Toulousain l’an passé et très performant depuis le début de saison en Top 14.
Credits Romain Ntamack ©Franck Fife-AFP