Eliminé logiquement par Manchester City, le PSG a néanmoins réalisé un très beau parcours qui l’a installé pour la deuxième année consécutive dans le Top 4 européen. Il lui reste cependant encore quelques marches à franchir pour enfin décrocher la Lune.
Une élimination logique
City a mieux maîtrisé ses temps faibles
A l’issue de cette double confrontation, ce n’est pas un sentiment de déception qui doit habiter le PSG et ses supporters. Les Parisiens sont tout simplement tombés face à meilleurs qu’eux, plus disciplinés et plus réalistes. La supériorité de Manchester City a notamment été prégnante dans la gestion des temps faibles, où l’assise tactique et la continuité des idées dans le fond de jeu de la formation de Pep Guardiola leur ont permis, même en étant moyens comme la semaine passée au Parc, de passer les moments de tempête sans trop de dégâts. Tout le contraire d’un PSG qui était parti tambour battant à l’aller et qui a payé cash sur les 180 minutes toutes ses périodes d’inconstance et de manque de carburant, concédant quasiment 1 but sur chaque occasion concédée.
Pour schématiser, on a eu l’impression d’assister à une course de demi-fond, tel un 800 mètres, avec une gestion de l’effort et du train bien mieux appréhendée par le coureur britannique alors que le sprinteur parisien a fait la différence sur les 100-200 premiers mètres avant de s’effondrer victime de son manque de souffle et de maîtrise.
Quelques manques individuels
Au niveau des individualités, les différences n’ont pas été flagrantes entre ces deux géants aux moyens illimités et bien des joueurs seraient interchangeables entre les deux effectifs. Trois manques sont néanmoins apparus flagrants chez les Parisiens : bien entendu l’absence au retour de Mbappé secondé par un Icardi fantomatique et la faiblesse des 2 latéraux avec un Florenzi trop faible défenseur pour évoluer dans une défense à 4 et Diallo qui est avant tout une solution de recours à gauche.
Au regard de ce bilan, l’élimination parisienne ne souffre donc d’aucune contestation face à des Cityzens globalement plus complets et consistants.
Et maintenant quelle suite ?
Retenir le positif des campagnes 2020 et 2021
Cet échec face à Manchester City ne doit certainement pas occulter l’excellent parcours européen réalisé par les Parisiens. Après une phase de poule compliquée, les qualifications acquises aux dépens des institutions Barcelonaises et Munichoises relèvent d’un tout autre calibre que les victoires obtenues face à l’Atalanta Bergame puis Leipzig pour parvenir en finale de C1 en août dernier.
Longtemps raillé pour son manque de caractère lors des grandes échéances continentales, le PSG a démontré en un an un état d’esprit conquérant et une nouvelle détermination qui lui ont permis d’atteindre le dernier carré européen pour la deuxième saison consécutive, ce qui n’était plus arrivé à un club Français depuis l’OM en 1990 et 1991.
Définir enfin une identité de jeu
Maintenant, pour franchir l’ultime marche vers la conquête de la Ligue des Champions, le club de la Capitale va devoir mettre enfin en place une véritable identité de jeu, principale leçon administrée mardi par le maître Guardiola.
Avec des moyens égaux au PSG, le technicien espagnol n’hésite pas à interchanger ses hommes, plaçant ainsi les redoutables Sterling ou Jesus sur le banc, car son projet de jeu repose sur un cadre immuable, inlassablement répété et parfaitement exécuté quelque soient les joueurs alignés.
Là où en comparaison, le PSG donne cette impression permanente de bricoler, n’ayant de cesse de tergiverser entre aligner 2 ou 3 milieux défensifs ? positionner Verratti en faux numéro 10 ? Neymar à gauche de l’attaque ou recentré en soutien de l’attaquant pointe ? Mbappé seul en pointe, ou excentré à gauche ?
C’est le principal chantier du club parisien de définir cette identité de jeu, totalement inconnue depuis les années Laurent Blanc. Il faudra très rapidement en déterminer le porteur tant les responsabilités demeurent floues au sein de la gouvernance sportive parisienne entre le président Nasser, le directeur sportif Leonardo et l’entraîneur Pochettino.
A Manchester, la question ne pose guère tant Pep Guardiola s’impose comme le patron de tout le sportif et le dépositaire du projet de jeu des Cityzens.
Les 4 défis de Pochettino
Arrivé l’hiver dernier, Mauricio Pochettino doit naturellement endosser cette responsabilité. Le défi sera de taille pour l’Argentin qui reste un (jeune) coach sans titre remporté à ce jour.
Dans le cadre de ce projet, « Poche » sera principalement attendu sur 4 chantiers :
– l’identité de jeu, socle dans le temps de la performance, qu’il souhaite mettre en place et rendre immuable, à l’instar de Guardiola à City ou de Flick au Bayern.
– la place dévolue à Neymar dans ce schéma. Véritable leader technique, le Brésilien a cependant besoin d’être cadré tant ses nerfs sont trop fragiles pour endosser le costume du super héros lorsque les événements deviennent contraires.
– l’identification des chaînons manquants pour disposer d’un effectif plus armé face aux grosses écuries. On pense forcément à un latéral droit véritable talon d’Achille actuel de la défense parisienne, à un ou deux milieux de terrain à même de soulager Verratti dans la transition du jeu et à un attaquant de pointe en cas de départ de Mbappé.
– et enfin une meilleure gestion émotionnelle pour éviter les trop nombreuses expulsions concédées lors des grands rendez-vous : Gueye et Di Maria contre Man City, Neymar contre Lille, Kurzawa, Paredes et encore Neymar contre l’OM l’été dernier. Cela fait trop pour un club aux ambitions aussi affirmées que le PSG !
Ce seront les clés pour que Paris poursuive son ascension et se donne encore plus de chances de remporter le trophée majeur qu’il convoite tant.
Credits Manchester City-PSG ©Paul Ellis-AFP
Paris est magique :
La seul équipe qui pourra gagner la ligue des champions!