Après de sublimes étapes Pyrénéennes, le suspense reste total pour la course à la victoire finale. Alaphilippe est toujours en Jaune, Pinot a des jambes de feu, Thomas et Bernal restent en embuscade et les étonnants Jumbo-Visma de Kruijswijk ne comptent pas se laisser faire. Une équation à 4 inconnues !
Pinot peut-il être en Jaune à Paris ?
Notre réponse : OUI.
Le leader de la Groupama-FDJ a été le grand gagnant de ces deux arrivées au sommet dans les Pyrénées. 7ème samedi matin au classement général, il s’est replacé à la 4ème place et n’est plus qu’à 1’50 » de Julian Alaphilippe. Depuis la journée de repos, il est le seul favori à avoir repris du temps au Maillot Jaune.
Le Franc-Comtois a également prouvé que son mental était au niveau, se remettant très vite de l’épisode de la bordure d’Albi. Victorieux au Tourmalet, il a de nouveau dynamité la course des favoris à Foix en attaquant à plusieurs reprises dans le Prat d’Albis, à chaque fois excellemment mis sur orbite par son jeune coéquipier David Gaudu.
Le vainqueur du dernier Tour de Lombardie est dans la forme de sa vie, son équipe est au point et le terrible parcours proposé dans les Alpes (trois cols au-dessus des 2 000 mètres jeudi, l’Iseran et une arrivée à Tignes vendredi et enfin Val-Thorens samedi pour une ascension finale de 33 kilomètres) peut lui permettre de décrocher le Graal dimanche à Paris !
Les Ineos vont-ils retourner la situation ?
Notre réponse : NON.
Grands favoris de ce Tour de France, très bien placés à la mi-course, le maillot Jaune était alors promis à Geraint Thomas ou au jeune Egan Bernal au sortir des Pyrénées. Mais les deux leaders des Ineos ont marqué le pas et n’ont pas été en mesure de détrôner Alaphilippe. Thomas a été distancé dans le Tourmalet et le Prat d’Albis tandis que Bernal a été un peu plus à son aise mais sans jamais être en capacité de créer un écart avec les autres prétendants.
Certes les deux Ineos sont encore dans le coup pour la plus haute marche du podium à Paris, le vainqueur sortant est 2ème à seulement 1’35 » et le porteur du maillot Blanc 5ème à 2’02 ». Mais à la peine samedi et dimanche, on ne les imagine pas causer de grandes différences dans les Alpes d’autant que leur équipe apparaît nettement en retrait cette année et que Thomas semble court physiquement après sa préparation tronquée.
Kruijswijk et les Jumbo-Visma créeront-ils la surprise ?
Notre réponse : NON.
On était habitué ces dernières années au train noir et bleu de la Sky dès que la route s’élevait, cet été on découvre la patrouille jaune et noir des Jumbo-Visma ! Lors des deux étapes pyrénéennes, les Néerlandais ont pris les affaires en main en tête du groupe des favoris. Emmené par ses poissons-pilotes, Bennett et De Plus, le leader de la formation Steven Kruijswijk rêve de Jaune à Paris, après sa 5ème place l’an passé. La démonstration collective est impressionnante, mais Kruijswijk paraît manquer de jump dans les derniers kilomètres des ascensions pour prendre du temps à ses rivaux.
Alaphilippe peut-il aller au bout ?
Notre réponse : JOKER.
Pour la première fois depuis le début du Tour, sur les pentes de l’inédit Prat d’Albis, le porteur du maillot Jaune a montré des signes de faiblesse. A 5 km du sommet, il n’a pu suivre l’énième accélération d’un Thibaut Pinot déchaîné. Distancé également par Geraint Thomas, le numéro 1 mondial a malgré tout limité la casse et conservé sa première place au classement général.
Le leader des Quick Step sort éreinté des Pyrénées après avoir encore étonné tous les suiveurs et enthousiasmé le public à Pau et au Tourmalet. Peu de monde ne l’aurait en effet imaginé garder son maillot après ce week-end favorable aux grimpeurs. Alors pourquoi pas jusqu’à Paris ?
La journée de repos va lui faire le plus grand bien pour recharger les batteries et retrouver de la lucidité qu’il a égarée en partie dimanche en voulant suivre coûte que coûte Pinot.
Il est certain en tout cas qu’il se battra jusqu’au bout pour garder sa tunique jaune mais dommage que son équipe ne soit pas en mesure de davantage l’accompagner en haute montagne !
Alors que le peloton va retrouver la plaine avant d’attaquer la terrible trilogie alpestre, il y a longtemps qu’un Tour de France n’avait pas fait vibrer autant spectateurs et téléspectateurs. Le spectacle et les Français sont au rendez-vous, pourvu que cela dure jusqu’à Paris !
Photo Une©Media 365