Ou comment les événements survenus lors du match Nice-Marseille sont venus ternir le début de saison enthousiasmant de la Ligue 1 !

Un spectacle navrant

C’est à la 75ème minute de la rencontre vedette de la 3ème journée de Ligue 1 opposant l’OGC Nice et l’Olympique de Marseille que la soirée déjà chaude est partie en vrille complète. Dimitri Payet s’apprêtait à tirer un corner pour les Phocéens, menés au score par un but de Dolberg (0-1, 49è), lorsque le meneur marseillais a été touché au dos par une bouteille lancée depuis le kop niçois. Le numéro 10 olympien s’est d’abord écroulé au sol avant de se relever pour renvoyer la bouteille vers son expéditeur puis d’en faire de même avec une deuxième bouteille reçue. Vexés, des supporters aiglons sont alors descendus des tribunes pour en découdre avec les joueurs marseillais, et une meute s’est formée mêlant supporters, joueurs et même staffs techniques, obligeant l’arbitre M. Bastien à arrêter la rencontre et à renvoyer les joueurs aux vestiaires.

Le match Nice-Marseille a été interrompu hier suite à l'envahissement du terrain par des supporters niçois.
Le match Nice-Marseille a été interrompu hier suite à l’envahissement du terrain par des supporters niçois. ©AFP – Valery Hache

Alors que le président de Nice, Jean-Pierre Rivère, dialoguait avec ses Ultras pour les ramener au calme et inciter l’arbitre à faire reprendre le match, l’OM publiait sur les réseaux sociaux des photos des joueurs touchés lors des échauffourées : Payet au dos, Guendouzi à la lèvre et Luan Peres à la gorge.

Quand M. Bastien décida, après approbation du préfet, la reprise du match après 1h30 d’interruption, les Niçois se positionnèrent dans leur surface de réparation pour disputer un corner que les Marseillais ne tirèrent jamais, totalement opposés à un retour sur le terrain de l’Allianz Riviera. L’arbitre siffla alors la fin d’un match sans vainqueur, et dont le football français sort bien perdant !

La pire des publicités pour la Ligue 1

Le spectacle navrant d’hier soir, et dont l’épilogue (victoire sur le tapis vert pour Marseille ? retour du huis clos à Nice ?) sera connu ces prochains jours, est assurément la pire des publicités pour une Ligue 1 à court de ressources qui aura hier montré un visage bien inquiétant à tous ses suiveurs, supporters, téléspectateurs, amateurs de foot et investisseurs.
On le sait depuis plusieurs mois le football professionnel français ne va pas bien, plombé par le retrait de son précédent diffuseur Mediapro la saison passée et par un marché des transferts freiné économiquement par le Covid. Son salut passe indéniablement aujourd’hui par l’amélioration de son image et du spectacle offert par ses protagonistes. L’arrivée de Lionel Messi est ainsi une opportunité éclatante d’accroître l’audience de la Ligue 1 en dehors de nos frontières.

L'arrivée de Lionel Messi en Ligue 1, une magnifique opportunité de valoriser un championnat à court de ressources.
L’arrivée de Lionel Messi en Ligue 1, une magnifique opportunité de valoriser un championnat à court de ressources. ©Getty Images

Mais suite aux événements d’hier soir, les interrogations ne manquent pas. Des parents auront-ils toujours l’envie d’emmener leurs enfants dans des travées désordonnées ? Des amateurs de foot se passionneront-ils encore pour ce sport dont les protagonistes sont l’objet de la violence d’irresponsables en tribune ? Des téléspectateurs seront-ils prêts à payer 1, 2, 3 abonnements pour assister au spectacle affligeant d’hier soir ? Enfin des investisseurs continueront-ils de dépenser (la plupart du temps à perte) pour financer les dérapages de quelques-uns de leurs supporters ?
Voilà les questions que doit se poser expressément le football français au lendemain de ce fiasco.

C’est bien dommage car la Ligue 1 réussit un bon début de saison

Les événements de ce Nice-Marseille viennent malheureusement ternir un début de saison par ailleurs réussi de Ligue 1. Avec une moyenne de 3 buts inscrits par match (+21% par rapport à la saison 2020-2021), la L1 est en effet partie sur les chapeaux de roue. Les équipes se livrent, les entraîneurs osent, ce qui bonifie le spectacle proposé, à l’instar du promu Clermontois invaincu en 3 journées et qui hier a réussi à arracher un match nul homérique sur la pelouse de Lyon après être revenus d’un débours de 2 buts dans les 10 dernières minutes du match.

L'international kosovar Elbasan Rashani a permis à Clermont d'arracher le match nul à Lyon (3-3).
L’international kosovar Elbasan Rashani a permis à Clermont d’arracher le match nul à Lyon (3-3). ©Thierry Nicolas

Bref la Ligue 1 a de la ressource mais elle devra très vite juger l’épisode affligeant d’hier soir sous peine de voir très rapidement fondre ses promesses estivales !

Credits Nice-Marseille ©AFP – Valery Hache